Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 318]

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RECHERCHES

N. 8o 0; ce qui montre que ce que j'ai dit cidessus de la direction des fentes suivant des plans

méridiens de la montagne, ne doit pas être pris clans un sens absolu : ces fentes font toujours quelques zigzags.

A mesure qu'on pénètre dans la grotta dei

.Palombi, on descend assez rapidement; on arrive

même à un point où il y a une chute verticale

d'environ ao mètres, qu'on ne peut franchir qu'au. moyen d'un treuil que M. Mario Gemellaro a fait établir. La fente n'est pas restée vide jusqu'à la surface du sol ; la partie supérieure paraît être remplie par les scories qui forment la surface du sol. L'espace vide se compose d'une série

de chambres qui rappellent exactement les vides

produits dans une mine par l'exploitation d'un filon. La largeur du vide varie de i à 4. mètres. La chambre la plus basse, dans laquelle on descend à l'aide du treuil , a pour parois une épaisse couche de lave dont la surface a été refondue, et dont les parties refondues ont été légèrement arrachées et tiraillées, pour ainsi dire tenaillées, probablement par la lave qui a bouillonné dans la fente. Au fond de la chambre la plus inférieure on voit

encore la fente se continuer, mais elle devient très-étroite, et quelques coups de mine seraient nécessaires pour en rendre l'accès praticable. L'intersection du plan de la fente avec la surface

du sol est marquée par une longue file de petits monticules de scories rouges, présentant entre elles plusieurs enfoncements cratériformes. Tout annon-

ce que ces scories ont été lancées par les gaz qui s'échappaienUde la lave lorsqu'elle bouillonnait dans la fente. M. Mari° Gernellaro, sentant tout l'intérêt qui

SUR LE NOXT ETNA.

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s'attacherait à l'exploration de cette cavetUe , y a placé des inscriptions au fur et à mesure de l'avancement des travaux de déblais qu'il y a fait exécuter.

Avant la descente du treuil, on en trouve une qui porte seulement la date : XX/ junii i8o7. » Et au fond de la chambre inférieure, on rencontre celle-ci: Mario Gemellaroprimusima hm. e,in. » tartara yenit. anno 1823 ». J'ai trouv:é;la température de , au fond de la chambre férieure , de 9' centigrades, ce qui prouvé que la chaleur introduite par la lave cluiya oscillé dans cette fente et a fondu la surface de ses parois, est entièrement dissipée, car la température moyenne de la surface, qui, près de là, est couverte de vignes, ne saurait être de moins de 90. La surface de l'Etna présente plusieurs autres grottes qui paraissent avoir la même origine que lagrotta dei Palombi, et qui ne doivent pas -être confondues avec les grottes qui résultent des inflexions que les écorces encore pâteuses des coulées de lave ont subies en glissant et en se tourmentant

sur des plans inclinés. L'histoire de l'Etna présente tin grand nombre d'exemples de la formadon de fractures analogues à celle qui a donné naissance à-la grotta dei Pa.: lombi, et des éruptions latérales qui eu mit été conséquence. Chacun des cônes parasites qui sont répandus sur la surface du massif est un' témoin d'un phénomène dere genre. Parmi ces phénomènes, un de ceux qui paraissent. s'être produits sur la plus grande échelle, et en iiiêtrietemps un dés mieux connus, .est celui qui en 1669,care5a la destruction du bourg de Nicolosi, et faillit amener la ruine de la ville de Catane. Après de violentes secousses une vaste fracture .

.Tome 121-, 1836.

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