Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 317]

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RECHERCHES

SUR LE MONT ETNA.

centrale, ne peut manquer de s'y introduire plus ou moins rapidement, et elle finit presque toujours par s'y frayer un passage par lequel elle

sottie, jusqu'à un même plan de niveau comme si la pression d'une même colonne liquide déterminait pendant toute leur durée la marche des

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s'écoule latéralement sur les flancs dela montagne. Lorsqu'elle parvient à s'y fairejour,, elle y produit des phénomènes tout à fait analogues aux éruptions du grand cratère : d'épaisses colonnes de vapeurs

et des apparences de flammes s'élèvent à une grande hauteur ; des cendres, des lapilli , des blocs de laves sont lancés en l'air, et celles de ces matières qui retombent près de l'orifice y forment un de ces cônes que j'ai mentionnés ci-dessus. Le cône de scories est souvent ébréché d'un côté par la lave qui s'écoule. Quelquefois, soit que la fente s'étende et s'agrandisse par des secousses réitérées, soit que la lave finisse avec le temps par la parcourir plus facilement à mesure qu'elle l'échauffe davantage , l'éruption latérale n'a pas lieu jusqu'à la fin par le même point de la fente ; mais, après s'être faite pendant quelque temps en un certain point, elle cesse d'y avoir lieu, et elle se transporte enlun second point plus bas que le premier, et plus éloigné de l'axe de la montagne, où se reproduisent les mêmes phénomènes. Ce déplacement peut se répéter ainsi plusieurs fois,

et toujours dans le même sens, le long d'une

phénomènes. Les laves parviennent ainsi quelquefois à se faire jour à une grande distance de l'axe

de l'Etna, et à une très-petite hauteur au-dessus de la mer, comme l'attestent le cône de scories nommé monte del Mojo , situé près du bourg de Mojo, sur la rive gauche de la rivière Onobola , et

un autre petit cône, le monte Santa-Sofia, situé à peu de distance de Catane; voyez la carte Pl. tre. Lorsque les phénomènes dont je viens de parler

ont lieu, la partie inférieure de la fente reste nécessairement remplie de lave, qui y produit un Quant à la partie supérieure située au-dessus

du niveau de l'orifice le plus bas, par lequel la lave s'écoule, elle se remplit souvent de scories ou de matières d'éboulement. Quelques-unes de ces fentes sont cependant restées baillantes, témoin celle dont la partie vide forme la grotta dei Pdombi, près de Nicolosi , dont M. Mario Gemellaro a rendu l'accès praticable. La grotta dei Palombi est située à trois quarts de lieue de Nicolosi , à quelque distance du pied N.-0. des Monti-Rossi. Son entrée se trouve à l'extrémité d'une dépression elliptique ouverte dans

même fente. M. Mario Gemellaro a cru remarquer,

une grande assise de lave, et qui ressemble à

ainsi de plus en plus bas dans le cours d'une même

ellipse

entre ces éruptions partielles qui se transportent éruption de l'Etna, une relation remarquable, qui consiste en ce que leur violence augmente à mesure que l'orifice s'abaisse, dans une proportion telle que les apparences de flammes et les matières rejetées s'élè-venttoujours, à peu près, dans ces éruptions successives jusqu'à une même hauteur ab-

une carrière abandonnée. Le grand axe de cette

court du N. 250 0. au S. 25° E. La

caverne elle-même, qui part- de l'extrémité méridionale de ce grand axe, présente un cours légèrement tortueux qui se dirige .tantôt au S. 350 , tantôt 27 -1,1

E.

au S. 380 E.; elle s'écarte ainsi de 300 de la direction d'un plan méridien

passant par la cime de l'Etna , qui se trouve au