Annales des Mines (1835, série 3, volume 8) [Image 89]

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TERRAIN SILICEUX

sauce, et arrive jusqu'au contact du calcaire gros-

sier .où est la nappe d'eau. Je vais décrire cette Coulpe dans laquelle le calcaire siliceux est très développé:Cette formation ayant une grande

fôrmité dans tout le plateau de la Brie, cet exemple en donnera une idée assez exacte. Les couches qui reposent immédiatement sur les marnes gypseuses, sont composées de marnes feuilletées blanches , assez solides et semblables à celles qui contiennent la magnésite. H existe dans

ces marnes une très grande quantité de silex, formant des masses plus ou moins irrégulières, et des plaquettes ou petites couches d'un pouce

à un pouce et demi de puissance. Ces silex assez fortement colorés en gris, ne se fondent pas

dans la pâte; et par suite ne donnent pas naissance à de véritables calcaires siliceux. La surface des silex est recouverte d'une petite couche blanchâtre, terreuse, en grande partie siliceuse, quelquefois cependant magnésienne. Ces marnes sont riches en fossiles. Ce sont principalement deslyninées fort alongées (Ly. longiscata, Brong.), quel-

ques planorbes et des paludines (Pal. lvigata, Desh.).Ces fossiles ont conservé leur têt, mais il est

terreux et friable. On trouve en outre dans ces marnes une assez grandie quantité d'empreintes de végétaux aloriges , appartenant à des feuilles de monocotylédons , probablement des graminées désignées par M. Adolphe Brongniart sous le nom de poacite. Les marnes n'ont pas une grandie puissance près du -moulin de Petit-Brie, où elles sont exploitées pour recueillir les silex; elles peuvent avoir 3o pieds d'épaisseur. Au-dessus de ces marnes le calcaire devient compacte, mais d'une manière irrégulière et par

DE LA BRIE.

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parties plus ou moins larges. Tantôt il est d'un gris jaunâtre clair comme le calcaire lithographique ; il présente alors une cassure esquilleuse ; tantôt il est d'un gris blanchâtre , et sa dureté est beaucoup moins grande. La silice s'y trouve aussi disséminée de deux manières assez différentes, et en rapport avec la différence dans la nature chi calcaire. Ainsi le calcaire jaune esquilleux est pénétré de nombreuses veines de quartz agate, bleuâtre ou rougeâtre, et de cavités tapissées de petits mamelons de la même substance. Ces veines et ces cavités se ramifient dans tous les sens, ainsi qu'on le

voit aux fours à chaux de Champigny. Le calcaire lui-même est pénétré de silice, circonstance qui lui donne des qualités hydrauliques supérieure3. Dans le calcaire blanc un peu terreux, la silice n'affecte plus des caractères de concrétions aussi prononcés; elle forme des silex blonds qui se fondent dans la pâte et s'en détachent difficilement. De telle sorte qu'au contact des silex, et sur une étendue plus ou moins considérable , la roche est à la fois calcaire et siliceuse, comme cela est habituel dans le fire,stone des Anglais, qui appartient au grès vert. Ce dernier calcaire contient une très grande quantité de petites palu-

dines , souvent transformées à l'état siliceux, d'autrefois ayant encore leur têt, ainsi que nous l'avons observé à Villiers entre Petit-Brie et Champigny. On y trouve aussi quelques lymnées , mais ces fossiles, très abondans dans les marnes inférieures

sont rares dans cette partie-supérieure de la formation. Dans quelques points de cette. côte , et notamment près de Chenevières , le calcaire siliceux est caverneux. Des échantillons isolés sont

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