Annales des Mines (1835, série 3, volume 8) [Image 88]

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TERRAIN SILICEUX

quelque largeur, tandis qu'elles sont d'un gris blanchatre sur les bords. Ce calcaire ne présente

-pas d'analogie avec les silex meulières qui forment l'assise supérieure des terrains de Paris. Il en dif-

'

A Nogent.

fère essentiellement par son tissu, qui n'est point carié, tandis qu'il est au contraire identique avec le calcaire de Champigny, et celui qui constitue tout le sol de la Brie. Cette concordance entre les 'caractères minéralogiques de ces différcns calcaires est d'accord avec l'absence des sables marins qui n'existent pas dans la côte de Fontenay et de Nogent à la séparation du gypse et du calcaire.Cependant ces sables occupent une épaisseur assez considérable dans le prolongement de cette même côte à Pantin. Les hauteurs de ces deux sommi tés étant à peu de chose près les mêmes, ainsi que toutes les circonstances géologiques, le manque des sables marins dans ces deux localités contiguts ne peut

être attribué à l'amincissement de cette forma; il est dès lors naturel de penser que si les

sables marins existaient ils seraient supérieurs au calcaire qui recouvre les sommités de Nogent et de Fontenay. J'indiquerai bientôt qu'effectivenient on les trouve dans plusieurs points en recouvrement sur le calcaire siliceux de la Brie; et, comme il résulte de l'identité de hauteur et de constitution géologique des coteaux qui bordent les deux rives de la Marne, qu'avant l'ouverture de cette vallée, le calcaire de la Brie faisait continuité avec le calcaire siliceux de Nogent, on en conclut naturellement que ce dernier calcaire ne peut être assimilé au silex meulière qui appartient à la formation la plus moderne du terrain parisiens La descente vers Nogent montre la même disposition que la montée de Fontenay ( fig. 2). Sur le

DE LA BRIE,

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sommetdu pl ateau,des tranchées ouvertes au-dessus des moulins de plaisance pour la construction d'un

fort, font voir la superposition directe du calcaire siliceux sur les marnes, circonstance que nous n'avions fait que juger sur le revers opposé. La hauteur

des marnes au-dessus de la vallée est moins grande qu'il Fontenay, et par suite la formation calcaire a une épaisseur plus considérable.

Entre Brie-sur-Marne et Cliampigny, bourgs situés tous deux sur la rive gauche de la Marne mais sur deux pentes opposées du plateau de la Brie, le calcaire siliceux atteint une grande épaisseur (/?g. 2); l'étude de ces deux local i tés nous mon-

tre encore l'amincissement du terrain de pierre à plàtre et l'abaissement de marnes. La présence du calcaire marin dans la plaine qui sépare Champigny de Saint-Maur, donne un moyen certain de juger cet amincissement du terrain de pierre à plâtre. Le calcaire marin est exploité dans cette plaine par plusieurs carrières à puits, dont la profondeur varie de 32 à 36 pieds , suivant l'épais- Caire siliceux seur du terrain diluvien, qui recouvre le fond de de

la vallée de la Seine et de la Marne, et s'é- ChamPignY lève à une certaine hauteur sur la pente des coteaux qui bordent ces deux courons d'eau. Ce diluvium cache souvent le contact des marnes et du calcaire siliceux ; cependant il est à découvert

dans quelques points, comme aux environs de Brie-sur-Marne, et surtout près du moulin qui est situé à un quart de lieue au-dessus du village. Ce contact s'observe également dans un puits qui a été creusé pour l'alimentation de la maison des fours à chaux de Champigny. Ce puits, profond de 120 pieds, traverse d'abord le calcaire siliceux, les marnes du gypse sur 10 à 12 pieds de puis-