Annales des Mines (1835, série 3, volume 7) [Image 294]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

EMPLOI DU BOIS- D'ACACIA 564 Ce fut près du premier défoncement de la troi-

sième couche, en un point excessivement tourmenté , et par le foisonnement du mur et du toit, et par l'action de l'air intérieur qui y est constamment à 25° ou 28Q centigrades; ce fut là, dis-je, que M. Chassignet et moi nous examinâmes les boisages d'acacia. Une galerie de recoupement (traverse)

avait été depuis quatre ans boisée pour essai, et abandonnée à elle-même Bientôt les cadres de chêne y, avaient disparu; et les cadres d'acacia, bien que peu nombreux, étaient restés en place, supportant seuls tout l'effort de la poussée des ter-

res. Nous choisîmes pour notre examen un chapeau situé sur la ligne de jonction de la galerie des bois et de la traverse( position où les chapeaux souffrent le plus). Ce chapeau avait 3-,3o de portée

entre les pieds-droits; son diamètre, à la partie moyenne, était de om,i 6. Au tiers de sa longueur, il y avait un Changement brusque dans le diamè tre, et une large entaille provenant de la résection d'une branche. On sait que ce sont des causes de fréquentes ruptures. Ce chapeau remplissait ainsi toutes les conditions pour l'examen le plus complet; nous le fîmes scier en plusieurs points de sa longueur, et notamment au point de section de la branche. Là, comme partout ailleurs, l'arbre était parfaitement conservé,- l'aubier seul, sur une

épaisseur de 5 à 6 millimètres, était attaqué et

faisait cuirasse. La chair intérieure était très-dure, parfaitement lisse sous le coup ,de hache; la cassure. présentai t des filamens très serrés, s'arrachant

très-longs; se tordant comme le chanvre. En un mot, l'intérieur de l'arbre présentait un bois dur, compacte, parfaitement conservé dans toutes les parties. La densité est de om,77.

POUR LES GALERIES SOUTERRAINES.

565

«Si l'on examine un bois,de chêne après un séjour (le trois mois dans les mines, on remarque une altération profonde allant de la circonférence au« centre ; la chair de l'arbre est friable , lâche sans aucun lien ; elle n'est maintenue que par des lamelles ligneuses plus dures, disposées suivant des plans passant par l'axe de l'arbre, et faisant entre eux des angles égaux. La cassure sèche et inégale , sans filament, se f'ait perpendiculairement à l'axe (1). Il résulte de là que, sous tous les rapports, l'acacia est fort supérieur au chêne , et doit être préféré pour les travaux souterrains, bien que son prix

soit un peu plus élevé ( à Carmaux, du moins ) que celui du chêne.

Désirant connaître la résistance de l'acacia à la rupture, M. Chassignet et moi, nous fîmes quelques expériences que je n'ose donner comme exac-

tes: seulement je dirai que la résistance que nous r) M. d'Aubnisson a vu des échantillons des bois men, tionnés dans le rapport de M. François l'un provenant d'un étançon d'acacia, en place depuis cinq ails, et l'auire d'un boisage de chêne qui n'était placé que depuis trois mois. Le premier presentait une lace lisse, très fraîche , très compacte; on y voyait à peine les veines du bois L'autre était tout carié, criblé de trous ou cellules, et s'écrasait en quelques endroits sous la pression des doigts. De ce fait, de ceux rapportés dans le rapport de M. François, de ceux du même genre que l'on voit journellement aux mines de Carmaux , il est impossible de ne pas conclure, et la supériorité du bois d'acacia Pour l'étançonnage des galeries de mines, et la propriété qu'il a de résister à la carie qui détruit promptement les étancons de chêne et de sapin placés dans certaines parties

les mines. (Lettre d'envoi de iii. l'ingénieur en chef

cl'Aubuisson.)