Annales des Mines (1835, série 3, volume 7) [Image 39]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

76,

EMPLOI DE ..L AIR CHAUFFÉ'

charbon consommé 'précédemment, et le déchet sur la fonte a aussi été un peu moindre ; on obtient de 78 à 8o de fer en barres, de ioo ou 5o kil. de fonte, en consommant à l'air froid 20 pieds cubes, et avec l'air chauffé (à 175° c.) 17 pieds cubes de charbon de bois dur. Le succès qu'on a obtenu dans ces- forgesparait dépendre principalement de ce qu'on a appliqué l'air chauffé à la première partie de l'opération ou à. la fusion de la fonte; tandis que l'affinage proprement dit, ou la décarburation du fer, et le soudage de ses molécules, ont été effectués

avec de l'air froid projeté dans le foyer; cette manière d'opérer est ingénieuse et très bien motivée ;: c'est d'après ces données qu'il faut employer

l'air chauffé dans les foyers d'affinerie, dans les mazeries ,les foyers pour l'acier, etc.; on en obtiendra vraisemblablement les mêmes avantages que sur les bords du Rhin. Au reste, c'est en suivant cette même séparation des opérations en deux parties, la fusion et l'affinage proprement dit, qu'on a pu employer, sans inconvénient pour les produits et avec avantage sous le rapport de l'économie (au Creusot et à Decazeville) , de la houille en nature dans les-fbyers de rnazerie, et pour un tiers ou moitié (le

reste en coke), en ne la chargeant qu'au commencement, ou pendant la fUsion de la fonte.,

Ayant presque assisté (i) aux expériences

(i) J'ai visité la forge de M. Julien Rousse, près de. Tarascon, quatre jours après la dernière expérience qui a été faite ; l'appareil de chauffage de l'air était en tôle avec une tuyère à eau en cuivre ; il était échauffé par la flamme du foyer. Le travail de l'escola n'était point gêné

DANS LES FOURNEAUX A FER.

7

»qu'une société .de maîtres de forges dudéparte-

ment de l'Ariége a fait faire, et fait suivre avec Forges calale plus grand soin sur une forge catalane de l'u- lanes. sine de M. Julien Rousse, dans la vallée de Viedessos, je puis dire que cette application de l'air chauffé n'a eu aucun succès, et qu'on n'a pas même pu prévoir ce qu'il faudrait pour en obtenir; on était, lors de mon passage, fort incertain dé savoir si l'on continuerait ces essais; dans la dernière expérience, on était parvenu à ne pas consommer plus de charbon qu'à Pordinaire mais la qualité du fer était, comme dans les opérations précédentes, de la plus mauvaise qualité; ce n'était pas du fer marchand. Dans les forges de maréchal, et pour la fabri.

cation- d'objets de grosse serrurerie, l'air .chauffé Forges de ma. -

a produit de très heureux effets, ainsi que cela

a été constaté,( en 1834) par les expériences consi-

gnées dans la notice de M. Lecocq (I); le fer 'a été amené plus rapidement au blanc soudant ; le déchet sur ce métal s'est trouvé diminué de un tiers; mais il n'y a pas eu moins de combustible consommé pour exécuter un même ouvrage.

Ces résultats, déjà fort importans dans le travail du fer, le seraient bien davantage pour celui de l'acier, en raison du prix plus élevé de ce dernier, et de l'altération qu il éprouve chaque fois qu'il passe au feu : il reste à savoir si la rapidité de l'échauffement, et peut-être une plus forte chaleur sur le devant ,mais il ne pouvait déboucher la tuyère, ce qui était un grand inconvénient; l'appareil fut. détruit à la.septième opération. L'appareil de Laufen , dont on a parle page 74 , donnerait peut-être de meilleurs résultats.

(I) Annales des mines, tome VI, page 37.

rechal.