Annales des Mines (1835, série 3, volume 7) [Image 18]

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EMPLOI DE L'AIR CHAUFFÉ

-utile de la machine soufflante ; mais il n'en a pas été ainsi à Vienne, et on en est extrêmement satisfait sous tous les rapports.

On ne sait pas encore quelle est la durée de cet appareil : elle peut dépendre du degré de chaleur auquel on chauffe, et peut-être de la na-

ture plus ou moins sulfureuse de la houille

employée; M. Dufrenoy- ne l'a pas indiquée pour

les usines de l'Écosse; ce que l'on peut assurer, c'est qu'elle est plus grande que pour les appareils çà l'air est chauffé élans des tuyaux horizontaux ;

enfin on y échauffe aisément i air à une température plus élevée que celle du plomb fondant (s); les frais d'établissement de l'appareil, pour chaque tuyère ( et il y en a deux), sont d'environ 1.200 fr. (2). On n'a guères employé la flamme qui sort du

gueulard d'un fourneau à coke ( excepté sur les

cubilots) pour chaufler l'air projeté dans leur intérieur, ainsi qu'on l'a fait avec avantage pour ceux à charbon de bois, comme nous le verrons incessamment, et qui sont, il est vrai, moins élevés;

il semblerait qu'on pourrait le faire avec plus de succès lorsqu'on charge de la houille crue dans les fourneaux, puisqu'il en résulte plus de flamme et plus de gaz combustibles au gueulard; toutefois,

M. Dufrénoy cite l'exemple d'un haut-fourneau des environs de Birmingham (3), dont l'appareil, placé sur la plate-forme, a coûté fort cher, et ne porte la température de l'air qu'à 182° c. ; pour

DANS LES FOURNEAUX "V FER.

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augmenter la chaleur de ce fluide, il a fallu éta-

blir un autre appareil à foyer, qui consomme

quatre tonnes ,de houille par tonne de fonte produite. Quelque concluant que cela paraisse contre cette méthode, on doit remarquer cependant que cette température est plus élevée que la moyenne

de celle de l'air lancée dans les fourneaux de la Voulte (ï 600 c.), et que le chauffage pour chaque

fourneau coûte plus de 20 fr. par 24 heures dans cette dernière usine; on pourrait donc revenir sur' cette question. On chauffe assez généralement l'air à une Température

température voisine de celle de l'étain fondant au moins , et quelquefois à celle du plomb fondant; quelques appareils peuvent la porter plus haut. Dans d'autres (ceux à. longs tuyaux horizontaux), comme à la Voulte et à l'orteron, on a diminué la chaleur des foyers, dans le but de conserver plus longs-temps les tuyaux; clans la première de ces usines, l'air atteint à peine maintenant i7O° c. ; la moyenne est de 1 6o° c. ; à Torteron , le maximum est le point de fusion de l'étain. Aux fourneaux de Terre-Noire, avec l'appareil Taylor, l'air est porté à 36o° C. On a dit (i) que les avantages de la projection de l'air chauffé étaient en raison de la température de celui-ci (2) : quelque vraisemblable que M. Dufrénoy dit dans son mémoire « ces avantages ( de l'air chauffé ) ont suivi la même progression à laquelle

on a chauffé l'air. » Annales des mines, tome Ir,

(i) On m'a indiqué, à Vienne, 400 ou 5000 C. En Ecosse , on a indiqué 875 fr.

Annales des mines, tome IF page 467, et Pl. XI, fig. 15 et 16.

page 505. 11 y a en Angleterre des exemples de la projection

de l'air à une température médiocre comme 82° C. (ibidem. page 4621, et sans que les bons effets de l'air chauffé se soient démentis ; on chargeait du coke.

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Pr-je