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THÉORIE ET PRATIQUE
« Il reste démontré pour nous, dit M. B. que la chaux n'exerce, par la voie humide, aucune action dissolvante sur la silice et même sur l'acide silicique; cependant la réaction de ce dernier sur l'hydrate de chaux est souvent fort énergique. » L'auteur admet, avec tous ceux qui se sont occupés des chaux et cimens hydrauliques, que c'est
fhydro-silicate de chaux qui joue le principal rôle dans les phénomènes de l'hydraulicité; mais il reste, ce nous semble, beaucoup d'obscurité sur la formation de cet hvdro-silicate , dans le cas où l'acide silicique se trouve en grains qui peuvent
reparaître dans leur entier, après avoir donné naissance à un mortier ou à un ciment hydraulique, après avoir durci sous l'eau, etc. Il faut peutêtre se borner, dans ce cas, à considérer l'hydrate de chaux comme mélangé avec de l'acide silique dont l'influence rend, ainsi qu'on l'a dit, la chaux indissoluble par l'eau. Formation des Passant aux applications de ces notions, nous mortiers ou cime, ferons remarquer, avec M. B. D. , que pour ohhydrauliques. tenir ou fabriquer des chaux, cimens ou mortiers hydrauliques, il faut : 1'. se procurer de l'acide silicique, en quantité suffisante pour produire les effets dont on a besoin. On le trouve tout formé dans certaines substances naturelles, telles que les Pouzzolanes; on peut le former ou le développer artificiellement dans quelques corps, ainsi qu'on le fait par la cuisson des argiles, Celle des calcaires argileux, etc. ; « ces substances sont de combinaison nous parait digne de l'attention des savans , sa liaison à l'électro-chimie nous semble frap-
pante , etc. ),
DES MORTIERS ET DES CIMENS ROMAINS.
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plus ou moins énergiques, à l'égard de la chaux, en raison de l'acide silicique libre qui s'y trouve au moment où on les emploie; » 2°. faire agir cet acide silicique sur la chaux ou plutôt sur l'hydrate de chaux, de la manière la plus convenable pour former rhydro-silicate de chaux; 3' enfin, on doit placer les chaux, cimens ou bétons dans des circonstances favorables, pour que ces composés acquièrent promptement, ou au bout d'un certain temps, la plus grande résistance (solidité et, indissolubilité par l'eau) que l'on en peut obtenir.
C'est ici que l'on sent de quelle importance serait la connaissance d'un procédé simple qui ferait reconnaître l'existence, la proportion et l'énergie de l'acide silicique contenu dans les substances naturelles ou préparées artificiellement
jusqu'ici on n'a de moyen direct que pour l'état de silice gélatineuse, et nous avons vu que ce n'était qu'une des manières d'être de cet acide ; il faut
même se garder de conclure de l'absence de celle-ci , qu'il n'y a point d'acide silicique dans une substance. « Les méthodes d'analyse employées ,aujour-
d'hui ont le grave inconvénient de confondre la silice (inerte) avec l'acide silicique, ce qui , dans l'espèce, est capital ; nos essais, pour triompher de cet obstacle, nous donnent lieu, dit M. B. D. d'espérer le succès.» L'acide silicique , inattaquable par la voie humide , demeure donc, à l'ordinaire , inaperçu
dans les résidus, et confondu , faute de moyens de le discerner, avec le sable inerte. Nous reviendrons tout à l'heure sur les divers procédés employés en grand pour se procurer de l'acide silicique libre et plus ou moins pur.