Annales des Mines (1834, série 3, volume 5) [Image 32]

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FAITS POUR SERVIR A L FIISTOIRE

dent que dans ce cas les molécules du fer, sans se fondre complétement , ont éprouvé un mouvement relatif qui leur a permis de se réunir, conformément aux lois de la cristallisation.

Je suis porté a attribuer la texture largement cristalline de l'intérieur de nos masses granitiques, texture qui contraste si fortement avec la compacité presque complète, qu'elles présentent près de leur point de contact avec les roches secondaires qu'elles sont vernies recouvrir, à un mouvement intérieur que, malgré leur solidité presque complète, les molécules y auraient éprouvé pendant le laps de temps immense qu'a dû exiger leur entier refroidissement.. Je ne donne au reste cette explication, que je

crois très-susceptible de controverse, que pour fixer davantage l'attention sur un objet qui me semble digne d'être examiné avec plus de détail, et pour l'étude duquel M. Dausse a présenté de nouveaux et importans documens dans son mémoire sur les montagnes des grandes Rousses, lu dernièrement à la société géologique. Mais indépendamment de la justesse plus ou moins grande

des vues que je viens d'indiquer, il est parfaitement évident que les roches granitiques observées en contact avec les assises jurassiques

n'étaient pas complétement réduites l'état de masses froides et inertes, lorsque les superpositions décrites ci-dessus se sont définitivement opérées. Or cette seule circonstance est inconciliable avec l'idée que les montagnes de l'Oisans

se seraient élevées peu à peu, par une série de secousses de tremblemens de terre de la force de

celles qui arrivent de nos jours, mais répétées

DES MONTAGNES DE L'OISANS.

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pendant un laps de temps immense. C'est donc dans un temps très-court, ou par la succession d'un petit nombre de très-grandes secousses, que les masses de ces montagnes, ont pris les positions respectives et les formes générales qu'elles nous offren t aujourd'hui. Aussi des observations de nature très-différente

nous conduisent également à conclure que les

phénomènes dont les formes actuelles des monta-

gnes de l'Oisans sont le résultat, ne sont pas susceptibles d'être fractionnés par la pensée en

un très-grand nombre de petites parties ; ils ont été peu nombreux mais énormes, et il. ne nie semble pas qu'il y ait rien d'exagéré à donner à des évenemens de cette grandeur et qu'il serait si difficile de concevoir isolés, le nom de Révolutions de la surface du globe. Les faits que j'ai indiqués dans cette troisième partie seront faciles à vérifier, et peut-être à multiplier. Quelle que soit au reste la valeur qui pourra leur être attrbiuée, je me féliciterai de les avoir fait connaître, si par-là je détermine de plus habiles géologues à visiter un jour en détail la vallée de Champoléon, le vallon de Beauvoisin, les pentes qui font face au Vil ard-d'Areine, et à examiner , sur cette ligne de huit à neuf lieues de développement, comment s'opère le contact des couches secondaires et des roches dites primitives. On ne saurait assez recommander aux personnes qui parcourent ces contrées, de se munir de la carte du Haut-Dauphiné, par le général Bourcet. (Elle se vend à Paris, chez Piquet. )