Annales des Mines (1834, série 3, volume 5) [Image 26]

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FAITS FOUR SERVIR A L'HISTOIRE

stances. En effet, du point où nous nous trouvions maintenant, nous pouvionsvoir le bord inférieur de l'escarpement granitique s'élever depuis le point de l'observation primitive jusqu'à notre hauteur actuelle, et même plus haut encore en formant la limite du talus que constitue le calcaire schisteux. Le brouillard nous avait favorisés, puisqu'en nous faisant monter beaucoup plus haut que nous n'y. avions d'abord songé, il nous mettait Clans le cas, non de répéter sur le même point, mais de refaire

à un quart de lieue de là, sur un second point d'une ligne de contact dont le développement total est encore plus étendu, l'observation qui

Si que compacte, en partie blanc, éclatant et trèscristallin , à quartz grisâtre en grains amorphes assez petits, mais 'bien distincts, et à mica vert d'un éclat satiné. En approchant de la ligne de contact avec le calcaire qui le supporte, le granite mis à nu dans les ravins et les escarpemens change sensiblement de texture, son grain devient plus serré , on n'en distingue plus aussi bien les différens élémens. Cette portion b est laissée en blanc sur la coupe pour indiquer la compacité de la roche. En quelques points c de la partie toutDES MONTAGNES DE L'OISANS.

à-fait extérieure de la roche granitique, cette

nous intéressait. Un éboulement assez large nous séparait de la ligne de contact des deux roches en place. Nous nous mîmes à le traverser, et notre

roche prend une structure véritablement remarquable : ce n'est plus qu'une brèche à fragmens anguleux ou légèrement arrondis d'un granite blanchâtre, à petits grains, semblable à celui qui forme le reste de la croûte de la masse granitique: ces fragmens sont unis par un ciment d'apparence

posait roulaient les uns sur les autres, et ceux que

granite pulvérisé. Le tout forme une roche très-

guide resta à l'entrée tenant son mulet et son panier. La traversée fut assez longue, car les fragmens de granite dont l'éboulement se com-

arénacée qui paraît n'être autre chose que du

nos pieds dérangeaient, dégringolaient même assez loin sur une pente inclinée d'environ 35...

solide ; c'est un véritable pepérino granitique com-

111ais enfin nous arrivâmes tous les quatre à mettre

Mont-Dore : on pourrait l'appeler en anglais 8ra.,

les mains contre le granite et les pieds sur le calcaire qui le supporte. L'escarpement .granitique a, fig. 5, était déchiqueté; il présentait des espèces de ravins irréguliers qu'il eût été fort difficile, à cause de leur raideur et de l'inégalité de leur surface, de gravir

jusqu'à une hauteur un peu grande, mais dans lesquels on trouvait en abondance des fragmens

de granite éboulés des cimes abruptes et dentelées,

couvertes de neiges perpétuelles qui dominent le point de la superposition. Ce granite est à grains moyens, à feldspath en partie verdâtre et pres-

parable aux tufs trachytiques du Cantal et du nit-tuf, de même qu'on dit trapp-tuff. Au point de contact avec le calcaire, la roche brèchiforme ou compacte est quelquefois décomposée ; mais ce n'est pas une règle constante , souvent aussi elle est

parfaitement intacte et alors très-dure, très-tenace, très-difficile à tailler en échantillons réguliers.

Le granite repose obliquement sur le calcaire dont les couches plongent sous les escarpemens déchiquetés qu'il constitue , et les ravins qui découpent ces escarpemens permettent de voir la surface de contact sous différens aspects. Cette 4.