Annales des Mines (1834, série 3, volume 5) [Image 25]

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FAiTS POER. SERVIR A L'HISTOIRE 48 laquelle on peut suivre cette jonction, irait peut-être à plus de Loo() mètres. Le plan du contact, à peu près parallèle à la stratification des couches secondaires, plonge de. 6o à 7o° à l'est-sud-est. La couche secondaire,im-; médiatement contigus au granite, est un calcaire gris saccharoïde , avec petits filons spathiques;

mais, à mesure qu'on s'éloigne du contact, le grain du calcaire devient plus fin, et, à très-peu

de mètres du point de jonction, on rencontre déjà un calcaire compacte noir qui contient des belemni tes. Celui-ci repose sur un schiste argiio calcaire noir qui renferme les mêmes fossiles. Cette dernière roche constitue tout le talus qui descend jusqu'à la Romanche, et y présente des. bélemnites dans plusieurs de ses couches. Sa stra-

tification devient de moins en moins inclinée à mesure qu'on s'éloigne du granite. Le contact du granite et du calcaire sur lequel il s'appuie , n'est pas toujours absolument im-> médiat. On voit en quelques points du fer oxidé, hydraté, former outre les deux roches une espèce de filon. J'avais faitl es dernières observations que je viens

de rapporter en 1827, avec mon collègue M. Fénéon. En 183o, je suis retourné dans la vallée de la Romanche avec IMM. Brochant de Villiers et Dufrénoy,, qui désiraient prendre connaissance par eux-mêmes des faits que j'avais signalés dans ces contrées. M. Charles dOrbigny nous accompagnait. Nous couchâmes au Villard-d'Areine, et

nous en partîmes le matin pour monter à la superposition du granite surie calcaire jurassique..

Un nuage remplissait le fond de la vallée, on ne pouvait distinguer les objets à dix pas de distance.

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Nous traversâmes le petit , pont jeté sur la Romanche, et dans l'impossibilité de faire comprendre précisément à notre guide le point où nous voulions aller , nous nous mîmes à gravir les pentes désignées sur la carte du général Bourcet , sous le nom de Puy-Vachier. Mais le sentier

que nous suivions ne .quittait la surface du calcaire argileux schistoïde, qui présente seul un peu de verdure, et sur lequel seul on mène paître les

troupeaux que pour passer sur des éboulemens. Enfin après avoir marché pendant deux heures et nous être élevés d'environ 5oom. au - dessus du village du Villard-d'Areine, nous nous trouvâmes au-dessus du brouillard qui ne tarda même pas à se dissiper completement, et nous vîmes se déployer devant nous le beau glacier de la Grave, qui descend de l'aiguille du midi. Nous touchions

presque la moraine de la branche la plus orieil est composée en entier de tale de ce glacier fragmens du granite et du gneiss sur lequel ce glacier repose; mais nous étions encore sur le calcaire, au bord duquel le glacier s'arrête, et dont nous voyons les couches mises à nu par les torrens , se contourner et se redresser presque verticalement à l'approche des roches primitives. En nous retournant du côté du Villard-d'Areine, il fut aisé de reconnaître que dans les ténèbres où nous avions marché, nous avions laissé sur

la gauche, et bien au-dessous de nous, le point où trois ans auparavant j'avais déjà touché la superposition du granite sur le calcaire. Mais de ce premier point j'avais remarqué que la ligne de contact des deux roches se poursuivait fort loin

eu montant au sud-ouest et en continuant à présenter, au moins en apparence, les mêmes circonTome F, 1834.

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