Annales des Mines (1832, série 3, volume 3) [Image 312]

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TRAITEMENT DES ABSTRICHS

DANS LES USINES DE FREYBERG.

Les premiers essais ont été faits vers la fin de , on s'est servi d'un .petit fourneau de coupelle qui fait partie de l'usine de Mulde , près de Freyberg. La sole fut formée avec une brasque 1831

composée d'une partie de castine et de deux parties de poussier de charbon ; après avoir séché cette sole , convenablement battue, on y étendit un quintal d'abstrichs concassés en morceaux d'environ deux pouces cubes; ensuite on recou-

vrit le fourneau de son chapeau , qui fut luté, comme à l'ordinaire.

On chauffa d'abord avec du bois de sapin

analyses que l'antimoineexiste dans les abstrichs , partie à l'état d'oxide , et partie à l'état d'acide a ntimonieux ; le premier se fond à la chaleur rouge en un liquide jaune , et reste gris après son refroidissement; l'autre n'est ni fusible ni volatil. Le charbon réduit ces deux oxides , et le métal produit s'enflamme ensuite et produit les vapeurs ou fumées blanches dont nous venons de parler.

Avant d'ajouter le charbon, ainsi qu'on dut le faire à plusieurs reprises, lorsque celui qu'on avait

mis précédemment était complétement brûlé,

après six heures de feu, fabstrich entra en fusion, avec bouillonnement, et bientôt la coupellation commença ; une petite rigole servit à faire écouler les matières impures , et l'on trouva au fond de la coupelle une petite quantité de plomb métallique tenant une demi-once d'argent au quintal ; l'essai ne fut pas poussé jusqu'au bout, parce que la sole de la coupelle fut percée près de la chauffe. Les abstrichs restans étaient boursouflés comme de la pierre-ponce. Une autre opération ne réussit pas mieux, mais

an reconnut qu'il fallait faire usage d'une sole plus compacte, formé d'un mélange de deux parties de castine et d'une partie de charbon , et

que cette nouvelle brasque ne pouvant avoir autant

de puissance de réduction que la précédente, il faudrait jeter de la poussière de charbon sur les abtrichs fondus.

En opérant sur ces indications, on a observé qu'au moment de la projection du charbon, et jusqu'à ce qu'il fût complétement brûlé, il s'élevait des vapeurs blanches dues à la formation de l'oxide d'antimoine; nous avons reconnu par des

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on retirait du fourneau les parties d'abstricbs qui s'étaient reformées, et qui se trouvaient alors en masses visqueuses semblables à de la poix-résine, et d'un rouge de brique. Vers la fin de l'opération, la coupelle parut se percer, et l'on retira hors du fourneau toute la matière non métallique qui y restait encore ; le plomb qui s'y trouvait en même temps était très-malléa-

ble et tenait 2 34 loths d'argent au quintal.

Ces derniers essais ayant donné les meilleures espérances, on a fait une opération plus en grand, sur six quintaux d'abstrichs, dans un fourneau de

coupelle ordinaire, et avec une sole formée de parties égales de castine et de charbon pilé; cet affinage a réussi et a été suivi de plusieurs autres. De six affinages d'abstrichs , dans chacun desquels on a traité 6o quintaux de cette substance, on a obtenu 98 quintaux de plomb assez bon. Avant de décrire le procédé auquel on s'est arrêté, nous devons dire que des expériences faites en petit ont montré que la composition de la brasque la plus avantageuse était celle de partie de castine avec t de charbon ; la coupelle ainsi formée est

moins promptement détruite que celle formée