Annales des Mines (1832, série 3, volume 3) [Image 68]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

132

ni en nodules mélangés avec du schiste à la manière du marbre Campan. Néanmoins, les comparaisons des autres couches de ce terrain nous conduisent à regarder les schistes et les grès de la vallée de vallée de Baigorry, comme le prolongement des terrains de -transition de Prades, de Saint-Girons, de Campan, etc. ; seulement , près de Baigorry, un des termes de la série des couches manque. Si l'on examine sur une carte les différentes localités que nous venons d'énumérer, on reconnaîtra que sur toute la longueur de la chaîne des Pyrénées, la position des schistes, qui accompagnent le calcaire amygdalin , doit le faire regarder comme appartenant au terrain de transition ; fr. considération des fossiles conduit à la même conclusion. Nous avons déjà indiqué la présence, dans ces schistes, des orthocères et d'une trilobite ; nous avons recueilli une seconde trilobite dans le calcaire de Gèdre ; enfin, à Bidarray, près de Baig'orry,, le schiste argileux contient des spirifères,

des térébratules, des encrines, des polypiers, et des orthocères.

Le calcaire amygdalin se retrouve, sur une

assez grande épaisseur, dans le terrain de tran-

sition de la montagne Noire. Les roches qui le Calcaire arnygdalin

de la Montagne Noire.

DES PYRÉNÉES.

CALCAIRES A /VIYGD ALIN S

composent sont exactement les mêmes que celles qui caractérisent le terrain de transition des Pyrénées. Cette identité est sans doute la raison qui a constamment fait supposer que ces deux sys-

tèmes de montagnes, séparés seulement par un bassin tertiaire, étaient une dépendance l'un de l'autre (1). (1) A l'époque où se sont déposées les couches les plus

I 33

Dans la montagne Noire les couches calcaires forment plusieurs bandes parallèles au terrain ancien. Il résulte de cette disposition qu'une grande partie du calcaire est complétement à l'état cristallin , et qu'il est impossible d'y trouver des fossiles. Mais, dans les localités où le calcaire n'est pas enclavé au milieu de roches feldspathiques, il a conservé les caractères qu'il avait au moment rie son dépôt; et il contient des débris de corps organisés, quelquefois trèsabondans.

Les escarpemens calcaires qui surmontent la petite ville de Cannes présentent cette circonstance favorable; aussi y avons-nous observé des anciennes de la série du terrain de transition, la montagne Noire n'existait pas encore, et l'espace qu'elle occupe ainsi que les Pyrénées, formait probablement un grand bassin. Le terrain de transition s'est donc déposé sous les mêmes conditions dans toute cette étendue ; circonstance que nous révèle la similitude des roches, ainsi que l'analogie complète des fossiles. Un soulèvement fort ancien et qui s'est propagé de l'E. 35°N. à l'O. 35° S., ainsi qu'on en peut juger par la direction générale des couches schisteuses et par l'alignement général des cimes , a donné naissance à la montagne Noire. Cette révolution s'est prolongée , avec moins d'énergie, il est vrai, jusque dans l'espace où se sont élevées depuis les Pyrénées, ainsi qu'il résulte des dislocations des terrains de transition de cette chaîne, dont les couches affectent, dans plusieurs vallées situées dans le prolongement de la montagne Noire, des directions qui se rapprochent beaucoup de celles de ce gror de montagnes. L'élévation de la chaîne des Pyrénées, qui a eu lieu à une époque beaucoup plus moderne que celle de la montagne Noire, et dont les directions font ensemble un angle d'environ 5o°, a isolé complétement les deux systèmes; il résulte de cette disposition qu'il n'y a aucune liaison entre la montagne Noire et les Pyrénées , malgré la similitude des roches.

arrières deCCannes.