Annales des Mines (1832, série 3, volume 3) [Image 64]

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CALCAIRES AMYGDALINS

La texture du Un examen attentif de ces marbres m'a démarbre caria_ montré que dans la plupart des cas, et peut-être

pan est due même dans tous, ces amandes calcaires ne sont autre chose crue des moules de nautiles. Ces moules ont servi Ide centre de cristallisation à la chaux carbonatée, et ont fait concentrer cette substance dans ces parties de la roche de la même manière

à des nautiles.

que les alcyons, et plusieurs autres fossiles ont déterminé la formation de la plupart des silex de la craie. Dans quelques échantillons rares on voit assez distinctement la forme spirée des nautiles, et quelquefois même, les cloisons qui leur sont particulières. Dans un grand nombre, la présence des nautiles est indiquée par la convexité de la cas-

sure, ou par des taches arrondies dans lesquelles on observe des couches concentriques de diverses couleurs; mais. dans la plupart des cas le marbre

Campan n'offre plus a ucu ne trace de fossiles, et, rien ne rappellerait leur existence, si on ne pouvait suivre, par des dégradations presque insensibles, le passage des nodules présentant des formes positives d'êtres organisés avec des taches allongées et informes. Ces calcaires amygdalins , que l'on a associés pendant long-temps aux terrains anciens, sont donc aussi riches en fossiles que les calcaires secondaires; ils doivent leur structure particulière

à l'abondance des nautiles autour desquels la

chaux carbonatée est venue se déposer. Les couches de calcaire qui contiennent des fossiles discernables, sans être très-puissantes, ont rarement moins de quatre pieds d'épaisseur; dans plusieurs locacités elles en atteignent plus de dix, et se prolongent sur une étendue considérable, de telle sorte qu'il n'est presque point de vallées des Pyrénées, depuis celles des eaux chaudes jusqu'aux environsdePerpignan, où elles ne soient mises à.nu. Plu-

DES PYRÉNÉES.

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sieurs couches, en outre, présentent -des parties amygdalaires qui me paraissent devoir également leur origine à des fossiles dont la structure a été complétement effacée par l'action cristalline qui a été exercée sur le calcaire qui les compose.

La présence de cette quantité immense de

nautiles dans les calcaires amygdalins nous prouve que, lors du dépôt de ces premiers terrains de sédiment, les animaux qui peuplaient alors les mers Ad ebseej inl ee es étaient aussi abondans qu'à toute autre époque de dans le terrain la formation des dépôts de sédiment. On doit en de transit".

conclure aussi que les mollusques qui vivaient alors jouissaient d'une organisation aussi parfaite que ceux qui ont été depuis enfouis dans les différentes formations qui se sont succédées. Si la perfection plus ou moins grande des êtres orge nisés pouvait, suivant la doctrine de quelques géologues, servir à faire apprécier l'âge relatif des couches de la surface du globe, il Faudrait supposer que les terrains de sédiment antérieurs au dépôt des calcaires à nautiles des Pyrénées, se composent d'un nombre assez considérable de formations : En effet ces calcaires, que nous supposons contemporains des calcaires de Plymouth, regardés jusqu'ici comme les plus anciens des dépôts de sédiment, nous offrent cependant des preuves certaines d'un très-grand développement de vie animale douée déjà d'une organisation aussi parfaite que celle que nous observons de nos jours dans les mollusques céphalés. Les fossiles sont généralement beaucoup plus visibles dans le marbre griotte que dans le marbre Campan. Il est peu de plaques de ce premier marbre dans lesquelles on n'observe quelques traces de la forme spirée des nautiles, et quelquefois même