Annales des Mines (1830, série 2, volume 8) [Image 122]

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SUR L'ÉVtiNEMEP1T

DU BOIS-1110MM.

éprouver, cependant on ne peut oublier que sept de leurs camarades et le commis Bonnin ont péri , et qu'il reste à soulager leurs nombreuses

mine du Bois-Monzil depuis la matinée du mercredi 2 lévrierjusqu'au vendredi i8 du même mois. Une grande tâche nous était imposée au mi-

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familles.

Voici les noms de ces malheureux, qui laissent vingt-neuf enfans, dont vingt-trois au dessous de dix ans et six au dessus Antoine Uonnin , marié, ayant deux enfans au dessous de dix ans; Jacques Servanton, marié, ayant trois enfans au dessous de dix ans; Antoine Descot , marié, ayant six enfans , dont trois au dessous de dix ans et trois au dessus Jean Colard , dit Ranzan , marié, ayant quatre enfans , dont trois au dessous de dix ans et un au dessus ;

Antoine Chausson, marié, avant trois enfans au dessous de dix ans Clément Pichon , marié, ayant quatre enfans au dessous de dix ans; Jean Brun, marié, ayant sept enfans, dont cinq au dessous de dix ans et deux au dessus; Gabriel Grange, célibataire. De nombreuses quêtes ont été faites pour venir à leur secours, principalement par les soins du brave curé de Villards, qui, pendant toute la durée des travaux, n'a presque pas cessé de travailler avec la plus grande ardeur au service des pompes à bras. Une commission nommée par le sons-préfet de Saint-Étienne, et dont nous avons l'honneur de faire partie , s'occupe activement d'augmenter et de répartir ces secours.'

Tels sont les faits qui se sont succédé à la

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lieu de la terrible catastrophe dont ce pays

vient d'être témoin. Cette tâche, nous croyons n'avoir rien négligé pour la remplir ; nous avons surtout été heureux de trouver autour de nous un concours de lumières, de zèle et de dévouement qu'aucune circonstance n'avait peut-être jusqu'alors présenté. Nous n'oublierons jamais avec quel empressement nous avons été secondés par les autorités locales, par la garde nationale de Saint-Étienne et des environs, par le corps des médecins, par les professeurs et les élèves anciens et nouveaux de l'École des mineurs, et sur-

tout par ces braves ouvriers, qui, sous la conduite de leurs chef, ont rivalisé d'ardeur pour

délivrer leurs camarades. A la vue de toute une population, campée pendant cinq jours et cinq nuits d'une saison rigoureuse, et se disputant les travaux les plus pénibles, on eût dit qu'il s'agissait pour chacun de la vie d'un fils ou d'un frère ! Aussi, la contrée de

Saint-Étienne gardera toujours le souvenir de l'événement du Bois-Monza c'est, en quelque sorte, un contrat (l'assurance mutuelle passé entre tous ses habitans. Fait à Saint-Étienne, le 22 février 1831. L'ingénieur faisant Jonctions d'ingénieur en chef des mines,

DELSÉRIÈS.

L'aspirant-inge'niear, chargé da service.ordinaire des laines de la Loire:, A. GERVOY. 16.