Annales des Mines (1828, série 2, volume 4) [Image 149]

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FORMATION DE LA FONTE

POUR ACIER.

tion est d'autant plus difficile, que l'on ne petit

peine couler pour en sortir, et qu'après son refroidissement il est tellement mou , que l'on peut en changer la forme sous le marteau ; on a vu aussi que la fonte et le laitier présentaient souvent , à leur superficie, du graphite en plus ou moins grande abondance, et que cette circonstance était liée avec l'allure du fourneau, la nature de la fonte produite, etc. Il était utile de connaître dans quel état se trouve le fer à diverses hauteurs dans l'ouvrage d'un fourneau ; à quelle époque il se dépose du graphite, etc. : voici les recherches que l'on a

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connaître que par conjecture ce qui se passé dans l'intérieur des fourneaux, attendu qu'il y a, entre les effets produits dans les creusets d'essais et ceux qui ont eu lieu en grand, des différences trop considérables pour qu'on puisse conclure

de l'un à l'autre avec quelque exactitude ; les circonstances où se trouvent les matières, et peut-

être même les températures, ne sont pas les mêmes dans les deux cas; c'est en raison de l'insuffisance des expériences directes qu'il y a beaucoup d'incertitudes sur l'état dans lequel se forme la fonte, les changemens successifs qu'elle éprouve

dans l'intérieur de l'ouvrage et du creuset , les causes de la séparation du graphite, etc. (a) D'après des observations nombreuses, il est probable que la réduction de l'oxide de fer commence bien avant la fusion du minérai; on a souvent retiré des masses passant devant la tuyère et qui, étant seulement grillées à la surface, présentaient dans leur cassure des perles de fer métallique et malléable (1), montrant le premier état de l'oxide réduit. On conçoit donc que le minérai ramolli, se trouvant entouré de toutes parts de charbon et de gaz carbonés, se réduira

peu-à-peu et que le fer se chargera de carbone pendant que les charges descendront, de manière qu'il ne se réunira en gouttes qu'au moment où les matières terreuses se fondront ellesmêmes ; on sait aussi que, par de fortes charges faites avec des minérais assez fusibles, le fer parvient dans le creuset si peu carboné, qu'il peut à (,) On a déjà cité un fait semblable.

faites à ce sujet.

Ayant arrêté pendant un instant le vent des soufflets, on retira des matières fondues de l'ouvrage, à l'aide d'une pelle courbe en fer ( à lon,9; manche ), que l'on introduisit par la tuyère ;

celles qui furent prises au-dessus de la tuyère présentèrent le laitier déjà dans son état ordi-paire; les grains de métal qu'il renfermait détaient pas gris, mais blancs, à peu d'exceptions près; on n'apercevait d'ailleurs aucune trace de graphite, pas même dans les cavités occupées par les gouttes de métal.

Ayant ensuite enfoncé la cuiller dans la masse des matières qui se trouvent au-dessous de la tuyère et dans le creuset, on en retira des laitiers contenant des grains métalliques, qui, refroidis de la même manière que précédemment, ont présenté, dans leur cassure , un aspect gris rarement truité; mais il n'y avait pas non plus de graphite dans ces laitiers. 5°. Ensuite, et pendant que les soufflets étaient

en repos, on enfonca par-dessous la tympe un ringard courbe, de manière à prendre du laitier