Annales des Mines (1828, série 2, volume 3) [Image 208]

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DANS DES TUYAUX DE CONDUITE.

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SUR LA RÉSISTANCE DE L'AIR

duite, et nous faisions en même temps adapter à cette extrémité l'ajutage convenable. Lorsque l'ajutage et les manomètres étaient en place , le conducteur allait ouvrir la vanne du nombre de tours de vis convenu, et il prenait note de l'élévation de l'eau du bassin au-dessous ou au-des.sus du déversoir, afin de connaître la charge ou hauteur due à la vitesse de sortie. Dès qu'il était de retour, on envoyait prévenir M. Marrot d'observer, et nous observions de notre côté. Je n'é-

crivais la quantité observée qu'autant que le conducteur et après l'avoir examinée à diverses reprisesmoi, et fait osciller le mercure, tombions d'accord à un dixième de ligne près. La note étant écrite, nous changions l'ajutage, et nous attendions quelques instans , ou pour que l'ouvrier envoyé à M. Marrot nous portât sa réponse, ou pour que cet ingénieur, lorsqu'il ne lui était pas envoyé de messager, s'aperçût du changement d'ajutage par le nouvel état de son manomètre ; puis nous faisions notre observation , ainsi successivement pour tous les .ajutages. Pendant une telle série d'expériences, ou lorsqu'elle était terminée, j'allais à la trompe vérifier et l'ouverture de la vanne et la hauteur de l'eau dans le réservoir. On levait ensuite la vanne d'un, deux ou trois tours de vis de plus , et on recommençait une nouvelle série. Quelquefois,, lorsqu'en passant d'une expérience à l'autre, dans la même série, nous craignions que M. Marrot ne s'aperçût pas du changement d'ajutage, et que la distance était trop grande pour lm transmettre l'avis par un ouvrier ( il fallait près d'un quart d'heure de temps lors-

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que nous opérions à l'extrémité de la galerie ), nous le lui donnions en faisant brusquement refouler l'air dans la conduite, ce qui s'opérait en bouchant l'orifice avec la main pendant quelques secondes : le mouvement extraordinaire que recevait le manomètre prévenait M. Marrot qu'une nouvelle observation allait succéder à une autre;

mais un tel refoulement, viciant l'observation qui le suivait, ainsi que nous le dirons bientôt, nous avons dû renoncer à ce moyen. A la fin de chaque matinée et de chaque soi-

rée, nous lisions ensemble nos notes, et nous les. transcrivions à l'encre; elles portaient : 1°. l'indication de la station où l'on opérait ; °. le nombre de tours de vis de levée de la vanne ; 30. la hauteur de l'eau dans le bassin , par rapport au le diamètre de la buse seuil du déversoir ; 5`). la hauteur du manomètre à la trompe ; 6°. celle

à l'extrémité ; 7.. ce que l'observation pouvait avoir présenté d'extraordinaire, ou si nos manomètres avaient eu des mouvemens irréguliers. C'est à l'aide de ces notes originales, employées sans la moindre altération, que j'ai dressé les

tableaux joints à ce mémoire, et que j'ai fait tous mes calculs. Lorsque nous transcrivions nos observations , nous ne pressentions pas les conséquences qu'on pouvait en tirer; et même, lorsqu'elles nous paraissaient extraordinaires, nous

n'aurions su dans quel sens il fallait les retoucher pour les incliner vers le vrai. Diverses sortes d'expériences. Nous pouvons diviser nos expériences en deux

grandes classes, celles qui onfété faites hors de la galerie Becquey, sur des conduites de diffé-