Annales des Mines (1819, série 1, volume 4) [Image 328]

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FABRICATIÛIi 654 ques taches grises et noires se former; on se sert

pour cet usage, d'eau de rivière, ou mieux encore d'eau distillée, légèrement acidulée, soit avec du vinaigre, soit avec l'un des acides qui entrent dans les mélanges, dans la proportion d'une cuillerée d'acide pour un litre d'eau. En regardant le fer-blanc - d'un certain sens, distinctement les contours des parc on tics qui doivent se moirer; les acides ne font que développer les cristallisations qui se sont formées

sur le fer au moment où on l'a retiré du bain

d'étain fondu -, de sorte qu'on peut choisir ainsi, à -volonté, des feuilles qui donneront des cristallisations plus bu-moins grandes. Le fer-blanc de Frandbue prend pas aussi bien le moiré que celui d'Angletet-rei. on n'obtient aucun résultat sur l'étain fin.

Le moiré métallique a la propriété de sup-

porter le coup de maillet, mais non celui du marteau; aussi ne peut-on faire avec lui des objets

en creux. Toutes les nuances colorées que l'on voit sur le moiré ne sont dues qu'a des vernis colorés et transparens, lesquels, étant pomés, font apercevoir la beauté du moiré. 5'. Méthode

de M. Berry.

En répétant le procédé ordinaire au moyen. duquel on obtient le moiré métallique, c'est-àdire, en passant divers acides combinés sur des feuilles .de fer-blanc, M. Berry remarqua que ce moiré n'était que l'effet de la cristallisation de l'étain. Il résolut de varier la forme de cette cristallisation, et il trouva qu'on pouvait y parvenir en employant isolément le feu, l'air et l'eau.

DU MOIld lerALLIQUE.

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Voici quel a été le résultat de ses essais :

Première expérience. Une feuille de fer-

blanc ayant été placée sur des charbons incandescens, M. Berry attendit que l'étain Mt en pleine fusion, pour donner quelques coups dé soufflets au centre de la feuille; aussitôt il se produisit à la surface une espèce de fleur dont les étamines étaient représentées par l'endroit qui avait reçu l'impression du vent, et dont les pétales partaient du centre comme des rayons, autour desquels on apercevait des cercles concentriques. L'auteur pense qu'on pourrait obtenir ainsi diverses espèces de moirés, en va, riant la forme et le nombre des bouches à vent. Deuxième expe'rience. Au moment où l'é-

tain de la feuille de fer-blanc est en fusion, M. Berry projette dessus, par aspersion, de l'eau

fraîche, dont chaque goutte fait cristalliser l'étain, à l'endroit où elle tombe, et produit une fleur qui se répète sur l'autre face. Pour faire le granite, il suffit, après la première opération, de

laisser sur le feu la feuille de fer-blanc, pour qu'elle acquière un certain degré de chaleur, et de continuer l'aspersion jusqu'à ce que les gouttes d'eau restent sur l'étain sans bouillonner. Troisième expérience. On peut obtenir, par le moyen de l'eau, des dessins moirés très-variés, en adaptant sur une planche de la grandeur de la feuille, des substances susceptibles de s'imbiber d'eau, ou bien en donnant à cette planche différentes formes et l'appuyant encore mouillée

sur l'étain en fusion. Les mêmes effets sont reproduits par l'emploi de machines hydrauliques répandant de l'eau