Annales des Mines (1819, série 1, volume 4) [Image 304]

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SUR LA doLocin 6o6 ce noyau est quelquefois un fragment de bac ulite , d'entroque ou de tout autre corps marin t or, ces corps organisés n'ont pu être lapidifiés et enveloppés de couches pierreuses avant la formation de la roche; d'un autre côté, quelle que soit la nature des autres noyaux, les grains qui les enveloppent ont probablement été formés de

la même manière que ceux-ci. Je crois donc

pouvoir avancer, avec quelque vraisemblance, que, dans les oolithes du Jura, les grains n'existaient pas avant la formation de la pâte, et que cette roche n'a point été formée à la manière des agglomérats. Le calcaire oolithique et le calcaire grenu alternent ensemble, et passent l'un à l'autre par des degrés insensibles. ils contiennent de la silice dans toutes les proportions ; on y trouve une grande quantité de veines et de rognons irréguliers de silex noir et blanc, qui par une longue exposition à l'air se transforme souvent en quarz nectique. Dans un grand nombre de bancs, on recon-

naît, sur les faces lentement usées par l'influence de l'atmosphère, une innombrable quan-

tité de débris de très-petits corps marins, tels que entroques , orthocératites , baculites , vermiculaires, polypes ramifiés, éponges, etc. Ces fossiles sont tellement identifiés avec leur matrice, qu'on n'en distingue aucun dans les cassures fraîches de la roche ; on aperçoit seulement quelques grands peignes, des bélemnites et des térébratules.

On trouve, à une hauteur considérable, des bancs de calcaire grenu remplis de petits peignes circulaires unis, de la grandeur d'une leu-

DE LONS-LE-SAUNIER.

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tille; ensuite un calcaire gris compacte toujours à rognons de silex, contenant de grands peignes imbriqués , une bivalve striée longitudinalement, que je rapporte aux genres mactre ou vénus. Les valves de cette coquille, sans être désunies, semblent avoir tourné sur leur plan de jonction de manière que les crochets ne se correspondent plus ; on y voit aussi de grandes bivalves à plis profonds, dont il m'a été encore impossible de déterminer le genre. Parmi ces derniers bancs il en est un dont la roche ressemble parfaitement au calcaire à gryphytes, et qui est d'une richesse surprenante en fossiles marins ; cintre la plupart des coquilles que j'ai indiquées jusqu'ici, j'y ai trouvé de. fort beaux orbu lites de la grosseur d'un oeuf,

que je n'ai rencontrés dans aucun autre lieu;

un fragment indéterminé de la grosseur du bras, d'un corps organisé dont la texture osseuse est analogue à celle d'un autre fossile beaucoup plus petit, que j'ai. trouvé dans le département du Doubs, et qui a quelque ressemblance avec une épine de poisson de mer, de l'espèce de la raie aigle ; on y voit des feagmens d'une fort grande bivalve dont le testa plus de 5 millimètres

d'épaisseur, et des traces de beaucoup d'autres animaux (1). Le calcaire compacte devient ensuite très-si-(s)Parmi les coquines qu'on trouve dans ce terrain et dont trèspeu d'espèces sont décrites ou en état d'être déterminées, on peut indiquer l'ammonites discos, Sow., que j'ai trouvée dans la mine de fer oolithique d'Aisy, en Bourgogne. Le pecten lens , Sow., qui se trouve aussi en Bourgogne dans le même terrain et avec les mêmes coquilles. A. B.