Annales des Mines (1819, série 1, volume 4) [Image 44]

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EXTRAITS DE JOURNAUX.

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dans le verre que dans le métal , mais qu'un thermomètre plongé dans le liquide éprouve, sur-tout avec l'acide sulfurique, des variations

considérables, et S'élève au- dessus du véritable terme de son ébullition. Le liquide est alors dans le même cas que s'il était enfermé dans un vase où l'ébullition pourrait se faire librement, et à la température la plus basse possible, sous la pression de l'atmosphère , mais que son ébullition fût retardée en interceptant sa communication

avec l'air. En rétablissant cette communica-

tion, il se formerait subitement une quantité de vapeur proportionnelle à l'excès de la température de l'eau sur celle de son ébullition; la tem-

pérature tomberait à 1000, et il se ferait une

espèce d'explosion. il faut seulement concevoir, dans le premier cas, que la force qui empêche

la vapeur de se former à la température à laquelle elle supporterait dans le vide la pression de l'atmosphère, est une force intérieure, due sans doute à la cohésion du liquide que la vapeur doit vaincre, et à la résistance au changement

d'état , comme dans toute espèce d'équilibre. » « La cohésion ou viscosité du liquide doit avoir une très-grande influence sur le terme de son ébullition ; car on peut concevoir que la vapeur, pour se former dans l'intérieur du liquide, doit vaincre deux forces : premièrement, la pression qu'elle éprouve, et secondement, la cohésion des molécules liquides. De plus, il est certain que la vapeur d'un corps à l'état liquide ou solide, mais à la même température, comme

de l'eau et de la glace à zéro, a, dans ces deux circonstances, exactement la même force élastique.

» D'après ce dernier fait ,3 on peut très-bien

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concevoir un corps solide et même liquide, dont

la vapeur qui se formerait à sa surface, ferait équilibre à la pression de l'air, tandis que son i n téiieur prendrait une température plus élevée que celle de la véritable ébullition, pourvu que ce corps fiit moulé dans un vase et chauffé par sa partie inférieure, comme on le fait ordinai-

rement pour les liquides. Il est évident que l'adhérence du liquide au vase doit ici être assimilée à sa viscosité.

» Ce que je viens de désigner par le nom de résistance au changement d'état, est plus difficile à analyser. Je me contenterai de faire remarquer que la conductibilité pour le calorique et la na-

ture de la surface inc paraissent exercer une influence sur le terme de l'ébullition de l'eau. En effet, toutes choses égales d'ailleurs, l'eau bout

plus promptement sur une surface métallique que sur une surface de verre, et plus promptement dans un vase de verre où on a mis du verre .en poudre, que dans celui où on n'a rien mis. » Le dégagement d'un fluide élastique en dissolution dans l'eau est tout- à - fait analogue à l'ébullition d'un liquide. Si l'on prend une liqueur fermentée, de la bière ou du vin de Champagne mousseux, et qu'on attende que le dégagement de l'acide carbonique ait cessé, on renouvellera le dégagement du gaz en y introduisant une pous-

sière, un morceau de papier , une croûte de pain, ou bien en agitant violemment le liquide. L'acide carbonique se dégage principalement au contact du liquide avec le verre, et plus abon-

damment aux endroits de la surface où il y a des aspérités : les bulles, partant de la surface du verre, sont d'abord très-petites;. mais elles