Annales des Mines (1830, série 2, volume 7) [Image 239]

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INFLUENCE DU COKE

DANS LE TRAITEMENT DES MINÙR. DE PLOMB. 455

on a constaté de suite une perte en plomb plus ou moins forte: en sorte que la question de la fonte au coke, qui est d'ailleurs sans aucune difficulté réelle pour un fondeur intelligent et de bonne volonté, est entièrement financière, et il faudra toujours balancer la valeur du métal va-

Le coke dont j'ai fait usage venait de Saint-

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porisé avec, la dépense en combustible, pour s'as-

Étienne, et il était de seconde qualité. Confondu par ce résultat, j'ai dù chercher des lumières sur la cause de ce désappointement. J'appris de M. Frère Jean , de nos plus hahiles métallurgistes, qu'il avait été dans le cas, lors d'une fonte de matières plombeuses com-

surer si ce dernier mode de traitement offre de

mencée avec du coke de Rive-de-Gier, de la pour-

l'avantage.

Si le charbon de bois est à bon compte, il sera presque toujours préféré comme moins sujet à diminuer les produits ; je dis presque toujours,

car la perte en plomb par le coke ne tient pas uniquement à l'excès de température qu'il pro-

duit, ni à la masse des cendres , ni à la nécessité de donner un vent plus énergique , comme on le suppose généralement , mais aussi en majeure partie à une nature plus ou moins sulfureuse. En effet, les brillans résultats obtenus à Tarnowitz, par la précipitation avec le fer, font voir clairement que, dans ce procédé, où l'on fond sans nez et à gueulard enflammé, la vaporisation due à la haute température que l'on recherche est à considérer comme peu importante; tandis que, de mon côté, ayant calqué, pour ainsi dire, ce procédé pour traiter une galène très pure, en grains comme celle de Tarnowitz, je ne pus obtenir un rendement supérieur à 32 p. 100 en plomb, et use produisait une énorme quantité de matte semblable à la galène, tellement la décomposition avait été imparfaite. J'ai répété, à deux reprises, l'essai avec une réussite semblable, et cependant ni mes fondeurs ni moi nous n'étions novices dans l'usage du coke, et l'allure du fourneau a été réglée.

suivre avec un coke de Saint-Étienne; qu'aussitôt son produit diminua notablement, et qu'il ne - revint à son premier taux que par la reprise du premier combustible : ainsi, c'était de la nature du coke que dépendait le résultat. Il me conseilla donc de brasquer des creusets avec les divers cokes dont je pouvais disposer, et d'y introduire des matières plombeuses pour comparer entre eux les culots que j'obtiendrais : ce sont ces es sais, variés autant qu'il m'a été possible, que je vais exposer et discuter.

Dans l'emploi ordinaire d'un coke dans les

fourneaux à manche, on peut se trouver soumis

à l'influence de la quantité et de la nature des cendres , du volume des morceaux , de son état de porosité, de sa carbonisation plus ou moins avancée, de son état hygrométrique, de sa composition chimique relativement à l'hydrogène carbone, etc.; mais ces diverses circonstances s'annullent dans le creuset brasqué. car il n'y a ni combustion activée par le vent des soufflets ni:

incinération : d'ailleurs, pour brasquer les creusets, on assimile en .quelque sorte, par la pulvérisation, leur état physique, et les poussières des charbons à essayer peuvent être amenées à un état hygrométrique assez uniforme. La chaleur