Annales des Mines (1830, série 2, volume 7) [Image 93]

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BASSIN SECONDAIRE,

DU SUD-OUEST DE LA FRANCE.

et profond de 6 à 7 mètres, est placé dans un mur de la cour de madame veuve Boursier. Dans ce mur se trouve une ouverture en pierre de taille de 1'11,33 de haut environ sur oin,66 de large, et ,autour de cette ouverture est une feuillure destinée à recevoir une porte, et c'est sous cette espèce d'armoire qu'est le puits. An nord-ouest et à un quart de lieue de la ville,

placé dans chaque tombe, près de la tête, dans une cavité pratiquée sur un petit socle destiné à le recevoir. Quelques uns de ces creusets étaient neufs , d'autres avaient déjà servi à la fusion. De tout cela on peut conclure que dans ce tellps il y avait des fondeurs à Melle. On pourrait crdire aussi que le traitement du minérai y avait lieu dans la mine même, ainsi que son traitement ultérieur : ceci paraîtrait en effet résulter et du grand secret que les anciens semblaient mettre dans leurs travaux, et des débris de balanciers

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on voit des tas énormes de déblais formant un xrionticule considérable , connu sous le nom de montagne de Saint-Pierre. Ces déblais proviennent nécessairement de l'ancienne exploitation, car ils sont entièrement semblables aux remblais qu'on voit dans les excavations qui s'étendent sous la ville, et contiennent comme ceuxci des traces de minerai. Nous n'avons pu parvenir à découvrir les orifices des puits dont on doit supposer qu'ils sont sortis pendant un temps qui a dû nécessairement être très long. Ils paraissent trop éloignés des galeries connues pour qu'on puisse penser qu'ils en proviennent; mais comme tout ce pays paraît avoir été miné, il est possible qu'ils soient dus à des fouilles dont les orifices auront été comblés depuis. Il est remarquable qu'on ne trouve, aux environs de Melle, aucune trace de scories. Les minerais ont dû cependant être traités sur les lieux mêmes, car dans un cimetière situé près l'ancien monastère de Saint-Hilaire, on a trouvé dans un grand nombre de tombeaux en pierre calcaire des creusets placés près des squelettes humains.

Ces creusets avaient sans doute été mis ainsi, suivant l'usage des anciens, dans les tombes des fondeurs morts pendant le temps de l'exploitation, comme un de leurs attributs. Un creuset était

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et autres ustensiles pour frapper la monnaie qu'on voyait encore il y a trente ou quarante ans dans la mine qui s'étend sous la ville, enfin des

quantités considérables d'épingles qui ont été trouvées dans cette même mine. Ce fut en faisant défricher un emplacement pour en faire un jar7, clin que le propriétaire d'une maison située dans

une rue qui portait autrefois le nom de l'Epin, glerie trouva cet amas d'épingles. De ce dernier fait on pourrait induire encore que le zinc qui était contenu dans la mine de Melle était converti autrefois en laiton , puis en épingles. Mais ne semblerait-il pas que pour que les produits d'une manufacture se soient ainsi perdus dans la terre en aussi grande quantité, il faudrait que la cause qui a déterminé la destruction de l'établissement

ait été subite et violente; car lorsqu'on suspend une fabrication, on n'en vend pas moins pour cela les produits fabriques d'où il serait permis de conjecturer que l'exploitation des mines et la fabrication des épingles ont dû leur abandon, ainsi que l'obscurité dont leur histoire est enveloppée, à un événement imprévu et destructeur,