Annales des Mines (1829, série 2, volume 6) [Image 237]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

46

GISEMENT DE BLENDE, etc.

MÉMOIRE Sur un gisement de blende dans le dépar-

tement du Gard, et sur la possibilité d'en tirer parti; Par M. VARIN, Ingénieur au Corps royal des Mines.

Dans la formation de calcaire secondaire qui recouvre la pente sud-ouest du massif de montagnes primitives du centre de la France, et décrite par M. Dufrénoy, ingénieur des mines, dans une suite de mémoires insérés dans les Annales des mines, sous le nom de calcaire à bélemnites et faisant partie du lias, on trouve dans un grand nombre de localités, comme l'indique l'auteur de ces mémoires, des minerais de plomb et de zinc mélangés.

Un des gisemens les plus considérables de blende se trouve dans le département du Gard, sur le territoire des communes de Robiac et de Meirane. Il m'a été indiqué par le sieur Pouff, , ancien mineur saxon, directeur des mines de houille de Robiac. Près du hameau de Clairae, situé dans la val- . lée de la Cèze, on voit les affieuremens de trois.

.filons puissans de blende dans le calcaire qui recouvre immédiatement le terrain houiller, et dont on voit à peu de distance et sur plusieurs

points la séparation. Leur direction est à peu près du nord au sud ; ils sont verticaux et paraissent couper à angle droit les couches du calcaire. Néanmoins, il reste quelque incertitude à cet égard ; car dans le voisinage

447

des filons , le calcaire n'a pas de stratification dis-

tincte, et ce n'est en général qu'à 50m, du toit ou du mur que les couches reprennent leur régularité. A cette distance, dans des couches bien suivies et à peu près horizontales, on trouve quelques gryphites dépourvues de silice.

L'un de ces filons, qui paraît le principal, a une puissance de 0m,15 i oii.,5o et même plus ; sa

richesse est variable. La blende est en masse lamelleuse, d'un brun tirant au jaune, translucide quand elle est en écailles minces, et souvent accompagnée de traces de galène. Elle se trouve peu disséminée ; elle est agglomérée en une, ou, au plus, deux veines, qui, souvent, forment toute l'épaisseur du filon, dont la puissance est quelquefois, dans ce cas, de oi",4o. D'autres fois, et plus

ordinairement, la gangue en occupe une partie de l'épaisseur ; c'est de la chaux carbonatée lamelleuse blanche, avec de grands et nombreux fragmens du calcaire environnant. Les salbandes sont ocreuses, mais souvent elles manquent, et il y a continuité entre le calcaire du filon et celui du toit et du mur. Dans ces parties-

là, le filon est constamment plus pauvre et la blende plus disséminée. Les deux autres filons sont à une distance d'en-

viron 4.m. à droite et à gauche du premier, et présentent les mêmes apparences, seulement la veine de blende n'a que on', o à &no 5 de puissance; mais souvent, et surtout dans les élargissemens , la blende est remplacée par de la calamine en masse rougeâtre, cariée, dont les cavités sont tapissées de petits cristaux. Ce changement se présente aussi dans le premier filon, mais moins fréquemment.