Annales des Mines (1829, série 2, volume 5) [Image 7]

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ET 1)E FOUVENT,

GROT1ES D'ECHENOZ

en poussière, ou qu'ils ont été transportés hors de la grotte lors de l'irruption des eaux , qui y a jeté, avec des -débris de végétaux dont on voit encore quelques traces, la couche d'argile noirâtre qui est située au dessus du dépôt ossifère. Le plus souvent il a fallu, après avoir enlevé la croûte calcaire, traverser quelques centimètres d'argile avant de parvenir aux ossemens; mais dans plusieurs endroits on les a trouvés immédiatement au dessous et quelquefois -même entièrement engagés dans cette croûte. En général, les ossemens forment, au milieu de l'argile, un

dépôt épais de 8 à r6 centimètres (3 à 6 pouces ); ils se croisent en différens sens et se recouvrent, les uns les autres à des distances peu considérables, sans avoir jamais conservé leur position

recueillis, et j'estime que cette quantité n'est pas

la vingtième partie de celle qui peut encore exister dans la grotte.

.J'ai adressé u ne suite complète et nombreuse des

divers ossemens que j'ai recueillis à M. le baron Cuvier, qui a bien voulu en faire l'examen, et déterminer les genres auxquels ils ont appartenu. Ce sont, d'après ce célèbre naturaliste, des débris d'ours (l'espèce aujourd'hui éteinte nommée Il. PRIS speheus), d'hyène, de chat, de cerf, d'éléphant et de sanglier. Les ossemens d'ours offrent plusieurs portions de tête provenant de jeunes individus ; des mâchoires supérieures et infé-

rieures; un grand nombre de dents incisives, canines et molaires; des vertèbres dorsales, lom-

baires et caudales ; des portions d'omoplate plusieurs sternums ; des côtes ; des portions de

relative. Ils n'ont cependant pas éprouvé une dislocation complète , car on a trouvé, presque

bassin ; des humérus; des cubitus ; des portions de radius; des os du métacarpe et des métacar-

toujours, des vertèbres dorsales près des crânes e des mâchoires ; des humérus ou des cubitus près des bassins, et des calcanéums, des os du métatarse et du métacarpe, ou des phalanges dans le voisinage des fémurs, des tibias ou des cubitus. On n'a pu, malgré tous les soins donnés à l'extraction, obtenir intacte aucune des tètes qui paraissaient se trouver entières dans le sein de la terre; leurs di-

verses parties se sont désunies ou brisées en les extrayant, de sorte qu'on n'a pu recueillir que séparément les crânes et les mâchoires. Quant aux autres os, beaucoup ont été obtenus intacts; quelques uns se sont brisés lors de l'extraction et un assez grand nombre ont été trouvés fracturés. Mes fouilles m'ont donné, au total, plus de oix cents ossemens ou portions- d'ossemens, non Compris les os trop , frac t(Lrés

Api ter_ d'être.

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piens; des fémurs, dont un très grand; des ti-

bias; des astragales ; des calcanéums; des os du métatarse et des métatarsiens; enfin une grande quantité de phalanges. Les débris des cinq autres geures n'ont été recueillis qu'en petit nombre ils consistent, pour l'hyène, en deux dents molaires; pour le chat, en une mâchoire inférieure; pour le cerf, en un métacarpien; pour l'éléphant,

en mie portion supérieure d'humérus ; enfin; pour le sanglier, en une seule dent molaire. .

Les dimensions de plusieurs des ossemens d'ours sont telles, qu'il est vraisemblable que cette

espèce, aujourd'hui éteinte, avait tout au moins la taille de nos chevaux : qu'on juge, d'après cela,

combien devait être grande la voracité de ces animaux, si elle était proportionnée à leur haute sta-