Annales des Mines (1826, série 1, volume 13) [Image 230]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

SUR LES USINES A 'FER

DE LI PRINCE.

pagne, prises dansles usines qui les produisent, coûtent de 21 à 25 fr. le quintal métrique. Tel est l'état actuel des prix, en Janvier 1826. Cela posé, si la fonte -douce française, de Franche-Comté, ou de Berry, était produite au Havre même , où la fonte-douce d'Angleterre ar-

que le transport depuis la Franche-Comté et le Berry jusque dans la capitale. L'obstacle à lever n'est donc pas ici le manque d'amélioration de la fonte-douce, c'est la nécessité d'améliorer les

434

rive pour le prix de 26 fr. 56 c. le qe. m., la première

n'aurait besoin, pour se défendre contre l'importation de la seconde , que d'un droit d'entrée de 3 fr. 44 C., et comme -le droit réel est de 9 fr., on pourrait dire qu'il y aurait lieu de le réduire de b fr. 56 c.; mais il n'en est pas ainsi ; c'est à Paris ou à Lyon, c'est-à-dire sur les points au-tour desquels il existe de grands établissemens de seconde fusion, c'est là qu'il faut conduire les

deux fontes pour les y mettre en présence, et pour comparer le prix définitif du produit an-

glais avec le prix du produit français. A Paris, la fonte-douce de Franche-Comté, ou de Berry, n'arrive, à cause des frais de transport, que chargée d'un surcroît de prix, d'environ 9 fr., à raison de fr. par quintal métrique et par io lieues. Ainsi, cette fonte française y revient à 39 fr., tandis que la fonte d'Angleterre, qui se rend du Havre

à Paris pour 2 fr., y coûte 38 fr. 46 c. On voit donc qu'à Paris, et par conséquent dans une grande partie de la France, la fonte-douce fran-

çaise a besoin de toute la protection du droit

d'entrée, tel qu'il existe ; mais on voit en même temps, que si ce droit est nécessaire en totalité, ce n'est pas à cause du prix inférieur de la fonte anglaise, une fois arrivée au Hâvre, ce n'est pas à cause de sa prétendue meilleure .qualité , c'est tout simplement parce que le transport, du Havre à Paris, est plus facile et moins dispendieux,

435

moyens de communication intérieure, par les.chemins, par les fleuves et rivières, et par les canaux..

Si l'on applique le même raisonnement à la ville de Lyon, on est conduit à penser que, dans cette ville, et sur plusieurs points des contrées qui l'environnent, la fonte anglaise ayant à supporter plus de frais de transport depuis le Havre, et la fonte française en supportant moins depuis la Franche-Comté , celle-ci, pour se défendre contre celle-là, pourrait bien n'avoir pas besoin de la totalité du droit d'entrée; mais le surplus de ce droit , si dès-à-présent il en existe un en faveur de l'industrie française, ce surplus,qui dans tous les cas est peu considérable, devient un encouragement dont jouit la production de la fonte française; il importe de le continuer, et par conséquent de maintenir les droits d'entrée, établis par la loi des douanes de 1822 , sur les fontes d'Angleterre. C'est Fun des moyens d'arriver, dans la production de la fonte-douce française, à cet accroissement de quantité, que nous avons vu être fort désirable, et qu'il est permis d'espérer assez prochainement, d'après les faits exposés dans ce Mémoire ; nous avons déjà indiqué les autres moyens.

En effet, si le droit était réduit, qu'arriverait-il ? Envahi par la fonte anglaise, dans presque toute la France, le marché serait fermé à la fou te française. Dès-lors, plus de possibilité d'amélifiration dans les usines de la France. Nul fruit à espérer de tous ces germes précieux d'in 28.