Annales des Mines (1826, série 1, volume 13) [Image 151]

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MODE DE TRAITEMENT

ment en contact avec le soufre toutes les portions de métal. La combinaison s'effectue presque instantanément avec dégagement de calorique et de lumière, et lorsqu'elle est terminée, ce que l'on reconnaît aisément à ce que la masse cesse alors

d'être incandescente, on retire les sulfures formés et on les projette dans des vases de bois remplis d'eau ; les sulfures refroidis sont repris et

divisés complétement à l'aide de forts pilons ou de meules, et tamisés sous l'eau. La poudre qui

en résulte est Portée dans la partie la moins

échauffée d'une grande moufle de fonte placée dans un fourneau à réverbère ; on l'agite pour renouveler les surfaces; on y projette par portions un mélange d'eau et d'acide nitrique, dans la proportion de 2 kil, d'acide pour 12 kil. d'eau, le tout polir ioo kil. d'alliage ; de là, formation de sulfates, dégagement d'acides nitreux et sulfureux, que l'on dirige, au moyen de conduits, dans des chambres de plomb, où ils sont condensés par des injections souvent répétées de vapeurs d'eau, et convertis en acide sulfurique, qui est employé dans les opérations subséquentes. La matière est successivement rapprochée du foyer et portée peu à peu jusqu'à la température rouge; on la maintient pendant environ quatre heures à cette température. Le sulfate d'argent se convertit en acide sulfureux, oxigène et métal, et le sulfate de cuivre en acide sulfureux, oxigène et oxide. L'argent métallique, l'oxide d'argent, quelque peu de sulfates et de sulfures non décomposés forment le résidu ; on retire ces matières de la moufle; on les laisse refroidir en partie, et on les projette dans une chaudière de plomb contenant de l'acide sulfurique faible que

DU CUIVRE ARGENTIEkRE.

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l'on a échauffé d'avance en y faisant arriver à l'état de vapeur l'eau destinée à l'étendre ; dans cette opération, l'oxide de cuivre ainsi que les

Sulfates non décomposés se dissolvent, et l'argent

métallique non attaquable par l'acide sulfurique faible se rassemble au fond du vase ; il n'a plus besoin que d'être lavé, séché, fondu et coulé en lingots. Les liqueurs, décantées à l'aide d'un siphon, sont évaporées dans des chaudières en plomb et mises à refroidir dans des cristallisoirs de même métal, où le sulfate de cuivre se dépose en cristaux plus ou moins réguliers. Toutefois, en procédant à l'évaporation des liqueurs, il est essentiel de s'assurer si elles ne contiennent pas de l'argent en dissolution ; que

les réactifs en décèlent ou non, il est bon de mettre au fond des chaudières des plaques de cuivre sur lesquelles il se précipiterait. Ce procédé, pour lequel j'ai pris un brevet en 8nti, a été employé avec succès à la Monnaie de

Paris et clans un autre établissement de cette ville, à une époque où les matières à bas titre étaient très-abondantes dans le commerce, et par son économie et sa rapidité il offre de grands

avantages sur ceux qu'on avait jusqu'alors mis en usage. On peut l'employer, en lui faisant subir quelques modifications, au traitement des mines de cuivre argentifère. NOTE. Pour parvenir à séparer l'argent du cuivre, M. Serbat, après avoir sulfuré l'alliage, -le grille, afin de le transformer en sulfate 5 puis il décompose complètement le sulfate, et il le régénère immédiatement après à l'aide de l'acide sulfurique. Il aurait pu obtenir l'argent