Annales des Mines (1825, série 1, volume 11) [Image 62]

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SUR LE CUIVRE GRIS

esprit de confier la direction de l'établissement un homme capable et très-instruit , M. l'ingénieur Combes ; tout maintenant fait espérer que l'entreprise aura un plein succès. Les mines de Sainte-Marie produisent principalement du plomb , de l'argent , du cuivre et de l'arsenic; elles renferment aussi des filons de cobalt

exploitables, et dont la reprise sera d'autant plus avantageuse , que cette substance , dont on fait

maintenant une grande consommation pour peindre la faïence et la porcelaine, ne se trouve dans aucune autre partie de la France. Le cuivre provient d'une seule espèce miné-' rale , le euisye gris, qui contient en même temps de l'argent, de l'arsenic, etc. Le traitement mé-

tallurgique de cette espèce étant compliqué et difficile, j'ai entrepris de la soumettre à divers essais dans le but de faciliter aux exploitans le choix du meilleur procédé : c'est là aussi ce qui m'a déterminé à réunir dans l'article précédent tout ce qui concerne les moyens de séparer le cuivre de l'argent. Je vais faire connaître le résultat de mes recherches : je commencerai par rapporter l'analyse du minerai ; j'examinerai ensuite ses propriétés et les différentes .méthodes que l'on peut employer pour en hure l'essai , et je terminerai en comparant entre eux les procédés métallurgiques par lesquels on pourra le traiter en grand. Gisement.

On -trouve le cuivre gris, à Sainte-Marie, dans différens filons : le filon principal porte le nom de Gabe-gottes ; c'est le seul que l'on exploite actuellement. Le minerai y est disséminé dans du quarz , sous là forme de grains . ou d'amas amorphes ; on le rencontre aussi quelquefois cristal -

DE SA INTE-MARIE-AUX-14IIN ES.

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usé en tétraèdres très-éclatans et diversement c,racières, modifiés ; mais les beaux cristaux sont assez ra-

ies. Le minerai amorphe est d'un gris de fer médiocrement éclatant, à cassure inégale, fragile et facile à pulvériser. Lorsqu'on le chauffe dans un tube fermé par un bout, il se fond au rouge naissant, et il s'en dégage du réalgar, qui se dépose sur les parois du tube : la matière fondue diffère peu , pour l'aspect, du minerai lui-

même. Par le grillage, il donne beaucoup d'acide sulfureux et d'acide arsénieux. L'analyse qu'on en a faite a donné le résultat suivant Cuivre.. Arsenic

.

..

Fer. .. Antimoine Soufre

Argent .

.

0,392 0,250 0,045 0,045 0,228 0,010

Composi, tion.

0,970,

D'après ce résultat, il est probable que tous les métaux , ainsi que l'arsenic, sont, dans ce minéral , combinés avec du soufre ; savoir, le cuivre avec un atome, l'arsenic, le fer et l'argent avec deux atomes et l'antimoine avec trois atomes du moins la proportion du soufre trouvée par l'analyse s'accorde bien avec cette supposition: alors la combinaison principale du cuivre gris de Sainte-Marie serait le sulfure double de cuivre et d'arsenic AS'-l--2CuS. On pourrait encore supposer que ce minerai renferme un arsenio-sulfure de cuivre, représenté par la formule Cu4'±-5CuSz, mêlé avec du mispickel et avec du sulfure d'antimoine; mais dans cette hypothèse, qui est moins vraisemblable que la première , la proportion du soufre, telle qu'on l'a trouvée, serait trop forte de 0,02 à o,o3. Quoi qu'il en soit d'ailleurs, il paraît évident que l'élément essentiel de ce cuivre gris