Annales des Mines (1825, série 1, volume 10) [Image 260]

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SUR LES MORTIERS.

SUR LES MORTIERS.

pur. (Il est bon de faire observer que le -sable mélangé dont on s'est servi est un sable de rivière à grains durs et palpables. ) La solidification des mortiers à chaux hydrolithes et sables ordinaires n'est donc point , et

ticité, etc., et la conséquence immédiate de cette concession est que, sans aucune exception, tous les bétons à chaux grasses et pouzzolanes quelconques , immergés sous une eau courante, devraient s'y décomposer rapidement : or, c'est ce qui n'a pas lieu. M. Berthier semble aller au-devant de cette objection, en disant : « on sait que I.es corps poreux ont la faculté d'absorber, de condenser rapidement un grand nombre de substances gazeuses, ne serait-ce pas parce qu'ils agissent de eette manière sur l'acide carbonique contenu

c'est ainsi que l'entendent MM. John et Berthier, le résultat d'une combinaison chimique ;. niais

d'un autre côté, il est tout-à-fait impossible de concevoir cette solidification comme provenant d'une adhérence purement mécanique entre l'hydrosi icate de chaux et le sable, c'est-à-dire d'un enchevêtrement d'aspérités : donc il faut admettre une affinité moléculaire sans combinaison subséquente , et distinguer ainsi deux espèces d'adhérences, savoir : adhérence mécanique, analogue

à celle qui lie le plâtre au bois ou à la pierre

adhérence intime, analogue à celle quilie la plupart des incrustations aux parois sur lesquelles elles se sont lentement formées. M. Berthier, dé-

clarant qu'il nntend point expliquer la dureté du mortier par l'enchevêtrement des parties, admet nécessairement une cause.non mécanique et nous voilà d'accord sur ce point. Mais il en est un autre sur lequel nous sommes loin de nous entendre encore : c'est la théorie des mortiers hydrauliques-à chaux grasses et pouzzolanes. Ici la liaison particulière que l'on

remarque entre l'hydrate de chaux pure et les parcelles dures et absorbantes qui constituent les pouzzolanes ne saurait résulter du seul fait d'une adhérence quelconque sans combinaison subséquente ; car si l'on n'admet pas de combinaison , il faut bien accorder que la chaux coriL serve ses propriétés ordinaires , solubilité, catis-

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dans l'air et dans l'eau qu'ils ont la propriété d'accélérer la solidification de certaines matières ?»

Nous empruntons notre réponse à M. John on trouve, en effet, dans le mémoire de ce savant chimiste, que l'analyse d'un mortier de trass nn-

inergé depuis quatre ans a donné sur too par-

ties, savoir : eau, 24,00 ; grains de quarz, 33,00 ; silice en combinaison , 8,6o ; chaux avec traces d'oxide de fer, 32,75; acide carbonique, 2,2 5. Cette analyse prouve que dans ce mortier la chaux n'était pas carbonatée, mais bien neutralisée par la silice. Le point important serait de savoir d'où est provenue cette sikice. M. John dit que la chaux du mortier analysé a été prise à Trèves. Tout ce que rions savons de la chaux de Trèves , c'est qu'elle est maigre et probablement moyennement hydraulique, puisque par-tout où les Français en ont fait usage , ils ont jugé qu'il était indispensable d'y ajouter du trass. Mais ,b parties de silice pour moins de 32,75de chaux

le trass a dû fournir de 3 à 4 pour too de