Annales des Mines (1825, série 1, volume 10) [Image 91]

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DES ARMES

A VAPEUR.

M. de Montgery explique ces résultats si différens et si étranges par la considération que les expériences d'où ils ont été déduits n'ont pas été faites dans les mêmes armes, ni de la même ma-

de balles contre les assaillans qui oseraient tenter l'abordage. Il fait remarquer, relativement à la première de ces propriétés, que les voitures à. vapeur commencent à se perfectionner ; que. CUGNOT , qui paraît en avoir fait construire le premier, voulait les employer à la guerre pour le transport des bagages; que sa machine, exécutée en grand,' est encore existante dans la salle d'entrée. du Conservatoire des arts et métiers ; que des: voitures semblables pourraient être transformées ren'artillerie de campagne ; que la vapeur serait toujours disponible pour le jet des projectiles, aussi-

nière, ni dans les mêmes circonstances; mais, malgré l'incertitude qui peut rester encore sur la véritable force de la poudre, il ne fait aucun doute ,qu'elle doit exercer une pression incomparablement plus considérable que celle qu'on a obtenue jusqu'ici dans les machines à vapeur. Toutefois il remarque avec raison que si la chaudière avait une certaine grandeur, la vapeur employée à chasser des balles Conserverait à-peuprès la même force impulsive dans toute la longueur des canons, et qu'il en est autrement pour

une charge de poudre, dont l'action diminue à mesure que les gaz développés s'étendent dans l'âme des pièces : d'où il résulte que l'âme des armes à vapeur doit être beaucoup plus longue

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que celle des armes à feu, pour lancer les mêmes balles avec une force à-peu-près égale. Fr°Priét68

Notre auteur entre ici dans quelques détails

d" armes à sur les propriétés particulières des armes à vavapeur. peur jo. celle de pouvoir servir en -campagne sans être traînées par des -hommes ou par des chevaux; 2". celle d'être employées à la défense des places, dans les batteries casematées, sans y répandre une fumée incommode ; 3.. celle de servir, sur les navires à vapeur, à lancer une grêle quantité des fluides engendrés par la déflagration de la poudre, par Bracchus , Dulacq, d'Antoni, Ingenhousz, Duha-

mel, Lombard, Hutton, Boyle, Hauxbée, La Hire' Halles, Papin , Belidor, Euler, Sthaal , Creil, Colman, Cruickshanck, Harmstadt , Proust, etc.

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Chariots à vapeur.

tôt qu'on ferait arrêter ces voitures,- et qu'on sait qu'aucune pièce d'artillerie ne tire tandis qu'elle roule encore. Enfin M. de Montgery examine la nouvelle-pro-

position faite par M. Perkins de lancer, par le moyen de la vapeur, des fusées d'un volume quelconque, même du poids de plusieurs quintaux. Ces fusées seraient des tubes en tôle forte, remplis d'eau et bouchés par une plaque de mé-

tal fusible à une haute température, celle de

1200° Fahrenheit, par exemple : placées dans un foyer, de Manière à pouvoir sortir la tête la première, elles s'élanceraient dans l'air aussitôt que le métal entrerait en fusion, poussées par la vapeur, dont la réaction, suivant M. Perkins , serait de 5o,000liv. par pouce carré; mais M. de Montgery observe que cette force ( qui équivaut à un peu plus de 3000 atmosphères ), est encore bien inférieure à celle de la poudre à canon, même quand on n'admettrait que l'évaluation moyenne, prise parmi toutes celles qu'il a rapportées. Il convient que, dans une fusée, la poudre est

Fusées à vapeurs