Annales des Mines (1825, série 1, volume 10) [Image 90]

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DES ARMES

Après ces préliminaires, l'auteur établit quelques rapprochemens entre la vapeur aqueuse et la poudre à canon, entre les armes à vapeur et les Poudre à pièces d'artillerie. canon Il parle des essais de Hautefeuille , de Papin employée pour de Huyghens pour faire servir la force élastimouvoir des que des gaz enflammés de la poudre à canon à machine. mouvoir des machines. Il cite les effets terribles produits par la vapeur Effets terribles de de l'eau qu'on a renfermée dans des bombes ou des canons de fusil, bouchés hermétiquela vapeur d'eau. ment et exposés au milieu d'un foyer allumé. Il rappelle que le général Chasseloup a proFusils à vapeur Pro- posé, en 18o5 , de construire des armes à vaposés Pa' le peur et de les employer dans les places fortes, et général que,-sier, .1814, M. Girard construisit, à Paris, des chasseloup , Girard et armes de cette espèce, qui lançaient jusqu'à 18o M.

M. Perkins. balles par minute.

La machine de guerre de M. Girard était composée de six canons de ftisils montés sur un affût de campagne, et qui recevaient la vapeur d'une même chaudière : une trémie pleine de balles était placée au-dessus. Il suffisait de faire mouvoir une manivelle pour introduire en même temps une balle dans chaque canon et la vapeur nécessaire pour la lancer. En tournant lentement cette manivelle, une plus grande quantité de vapeur plus chaude, plus dense et plus élastique, procurait, dans un temps donné, de plus grandes vitesses initiales et de plus grandes portées pour

tm petit nombre de halles; mais lorsqu'au contraire on accélérait le mouvement de la manivapeur, , par M. Baillet Journal des Mines , mai 1813 , t. XXXIII, pag. 326 ; et Descriptive history of the steam eagine by Robert Stuart, esti, civil enginer. London, 1824.

A VAPEUR.

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velte, les vitesses initiales diminuaient , et le nombre des balles projetées dans le même temps devenait plus considérable. M. de Montgery conclut de tous ces faits que M. Perkins peut aspirer à perfectionner les armes

à vapeur, mais qu'il ne doit pas prétendre à en

être regardé comme l'inventeur (I). M. de Montgery examine ensuite si la vapeur peut remplacer la poudre à canon dans un grand comparées nombre de cas ; il remarque que jusqu'à présent de la vapeur la pression de la vapeur dans les machines de ce et de la pounom a été poussée au plus jusqu'à 35 ou 4o at- dre à canon. mosphères, et que la force élastique des gaz de la poudre enflammée est beaucoup plus considérable. Il cite, à cette occasion, les évaluations différentes qui ont été données par un grand nombre d'auteurs, et parmi lesquelles nous rappellerons seulement Celle de loc. atmosphères, donnée par Jean Bernoulli ;

Celle de 1,000 donnée par Robins ; Celle de 5,000, par Amontons ; Celle de io,000, par Daniel Bernoulli Celle de 3o à 8o,000, par Gay vernon ; Celle de 43,600 , par le général Lamartillière ; Et celle que le comte de Rumford a trouvée dans ses expériences de Munich, et qu'il n'a pas craint de porter au-delà de ioo,000 atmosphères (2). (1) Voyez un rapport sur les fusils à vapeur et sur les résultats des dernières expériences de M. Perkins par M. Baillot. (Bullet. de la Soc. d'Encouragenze rztpour l'industrie nationale, niai 1824.) Voyez aussi une lettre du baron Aubert sur les épreuves du fusil ci vapeur, même Ballet., juillet, même année. (2)Voyez les diverses opinions émises sur la nature et la 12.