Annales des Mines (1823, série 1, volume 8) [Image 356]

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SUR LES PRODUITS MÉTALLURGIQUES

prix modéré de ses produits, tout se réunit pour confirmer ce que nous avons déjà dit du mérite de ce fabricant, au sujet de l'acier. MM. G-arrigou, Sans et compagnie, à Toulouse,

Haute-Garonne (e. 1486), fabriquent annuellement 90000 faulx avec les aciers qu'ils préparent eux-mêmes. La quantité de leurs produits s'est accrue d'un tiers depuis l'année 1819, et la qualité s'en est encore aMéliorée. Des ouvriers qu'ils ont fait venir d'Allemagne à grands frais , ont déjà formé beaucoup de Français à ce travail important. Cc sont là autant de motifs qui viennent

à l'appui de ce qui a déjà été diti au sujet de l'acier, sur le mérite de ces fabricans et de M. Massenet, directeur de, leur établissement.

M. Billot, à la Ferrière-sous:-Jougue, Doubs (no. 789), fabrique' annuellement 7000 faulx avec de l'acier qu'il prépare lui-même. Ce fabricant exporté des faulx en Suisse. M. Nicod , en la commune des Gras, Doubs (no. 1747), fabrique annuellement 8000 faulx avec des aciers qu'il tire en partie de la Styrie ; il exporte des faulx en Suisse et en Savoie ; il fut mentionné honorablement en 1819. M. Bouffon, à Sauxillanges, Puy-de-Dôme (no. 44 ) , fabrique des faulx d'un prix modique et de bonne qualité. C'est un ouvrier très-recommandable, pour lequel le jury de son département sollicite une récompense. MM. Perrenet et Mouget, à Pontarlier, Doubs 782 ), ont récemment établi une usine, dans ( laquelle ils fabriquent des faulx , des limes, des rasoirs et des outils avec l'acier de cémentation, qu'ils préparent eux-mêmes par une série d'ope-

DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE.

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rations métallurgiques dont le combustible est la tourbe. Dans les limes, on désire une réunion telle Limes et de la dureté et de la ténacité, que les dents de raPes. ces outils puissent résister au fer et à l'acier non trempé, sans jamais s'égrener. H faut, de plus, que la taille dés limes soit parfaitement régulière ; que

les dents soient exemptes de bavures, dites rebarbes ; que l'outil ne présente aucune paille ni gerçure ; qu'il n'air pas le défaut de mordre en reculant, ni 'celui de s'empâter en limant le cuivre et le fer, ni celui de former des sillons ou voies, ni le défaut enfin de dévier de la direction' que lui imprime la main de l'ouvrier. Tels sont les rapports sous lesquels les limes exposées ont été soumises à des' essais comparatifs. Pour observer la dureté et la ténacité, on a fait usage, de cinq barreaux d'acier fondu, qui

tous avaient été trempés durs, mais recuits à différens degrés, et- qui par conséquent formaient

une sorte d'échelle progressive de dureté. Sur ces barreaux-, dits touchots, on a fait mordre comparativement chacune des limes à essayer, tant par le plat de l'outil, que par les angles, afin de juger de la dureté et dela ténacité des dents. En général, les limes et râpes exposées se sont montrées d'exCèllente qualité. M. Rémond. , dé Versailles, Seine- et Oise (i'. 588), lequel est un .des élèves les plus distingués de l'ancienne Manufacture d'armes de cette ville, s'est placé au premier rang dans les essais. Toutes ses limes sont fabriquées avec 'des aciers .français qui proviennent de l'usine de la Bérar-

dière , située dans le département de la Loire. Elles sont préférées aux limes étrangères, même dans Tome KIM 4e. livr. Yy