Annales des Mines (1823, série 1, volume 8) [Image 355]

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44. SUR LES PRODUITS MÉTALLURGIQUES cation des baïonnettes. Ce fabricant, qui fut mentionné honorablement en 1819, se recommande de nouveau par les progrès de son industrie.' MM. Rochet-Sirodot et compagnie, à la forge de Bèze, Côted'Or ( 6o3), fabriquent, à la manière du Tyrol et dela Carinthie, de l'acier na-. turel, qu'ils raffinent à divers états. Ces fabricans livrent annuellement au commerce environ 3oo quintaux métriques d'acier naturel brut, et 45o quintaux métriques d'acier raffiné; ils fabriquent en même temps de la tôle d'acier et des limes de bonne qualité. MM. Rochet Sirodot se mon-

trent toujours dignes d'une médaille d'argent qui fut décernée à l'usine de Bèze en 1819. M. Berthier, aux forges de Bizy, Nièvre ( no. 224), fabrique de l'acier de bonne qualité, qui provient de la fonte- de fer, que lui procure le haut-fourneau de cette même usine. Son établis-

sement produit annuellement 35oo quintaux

métriques d'excellente fonte grise, qu'on emploie aussi avec succès pour le moulage des pièces coulées en fonte; il occupe deux cents ouvriers. M. Payssé, à Creutzwald, Moselle ( no. 1173), fabrique de l'acier naturel de divers échantillons,

avec les fontes qui proviennent 'de ses hautsfourneaux. Ses produits sont de bonne qualité. M. Falatieu jeune, à la forge de Pont-du-Bois, Haute-Saône (no. 863 ), fabrique aussi de l'acier, avec un succès digne d'éloges. MM. Laserre et Lenormand, à Paris ( no. 346),

traitent l'acier fondu et cémentent le fer pour

en fabriquer des instrumens tranchans. M. Bréant , vérificateur général des essais à la. M'ormoie de Paris ( no. 1620), savant déjà cité plus haut pour ses découvertes en métallurgie,

DE L'INDUSTRIE FRANGAISE

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doit être rappelé comme ayant présenté plusieurs échantillons d'acier fondu, et d'autres objets sur lesquels nous aurons occasion de revenir, en considérant les armes blanches. Les faulx doivent avoir acquis par la trempe

assez de dureté pour que leur tranchant résiste bien aux substances qu'il doit couper, et néanmoins elles doivent conserver assez de ductilité pour s'étendre et s'amincir, sans gerçure, sous le marteau qui les bat afin de les affiler. Ces conditions ne peuvent se trouver réunies dans une même faulx , si elle n'est pas composée"A'une étoffe, c'est-à-dire, d'un mélange de fer et d'acier,

qui soit convenable; il faut, de plus, que les faulx

présentent, pour les différens pays, les formes très-variées .que l'usage y a consacrées.

Pour essayer les faulx exposées, on les a bord transformées en autant de scies, avec lesquelles on a coupé du fer. Celle des faulx qui a formé le trait le plus profond dans le fer, a été considérée comme la plus 'dure. Les autres ont été classées progressivement de la même manière. Ensuite on a battu chacune 'des faulx au marteau, afin de les affiler de nouveau et d'éprouver leur ductilité. En général, toutes les faulx françaises, qui ont

été comparées entre elles et avec les meilleures

faulx étrangères, ne le cèdent à ces dernières ni en dureté ni en ductilité ; elles ont toutes une forme convenable ; elles sont toutes d'un

poids bien proportionné à leurs dimensions. M. Ruffié, à Foix, Ariège ( n". 54), a fabriqué 42920 faulx en l'année 1822; il espère fournir bientôt jusqu'à i00000 pièces par année. Tous ses ouvriers sont Français. La bonne qualité et le

Faulx faucilles.