Annales des Mines (1823, série 1, volume 8) [Image 246]

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SUR LA. GÉOLOGIE

Languedoc à entreprendre leur exploitation, Vers 1775, on commença les travaux sur le filon de Saint-Sauveur ; on ne tarda pas à tomber sur d'anciennes excavations 'très-voisines de la surface, qui forcèrent à attaquer les filons à un niveau inférieur, en laissant intact un massif suffisant pour prévenir les accidens. Les travaux ne furent poussés avec activité que sur le filou de Saint-Sauveur, auquel, selon M. de Gensanne, on devait s'attacher de préférence.

On approfondit sur ce filon plusieurs puits; divers percemens ouverts sur les flancs de la montagne l'atteignirent à des hauteurs différentes, et l'on trouva généralement le filon peu riche, ou ne donnant de minerai que par places

ou par rognons. En outre, quand on voulut ,poursuivre les travaux dans la profondeur où le

filon s'enrichissait , on trouva une si grande quantité d'eau , qu'on fut obligé de suspendre les travaux et d'ouvrir une galerie d'écoulement qui n'a point été achevée. Les mines de Saint-Sauveur, abandonnées depuis 1789, sont devenues inaccessibles. Les travaux sont comblés ou éboulés, et ne se reconnaissent plus que par des tas de déblais, au milieu desquels on trouve quelques fragmens de minerai. On ne peut reprendre cette exploitation sans ouvrir une galerie d'écoulement très-considé-

rable; les vieux travaux apporteraient proba-

blement beaucoup d'obstacles aux nouveaux que l'on voudrait entreprendre ; et le mieux serait sans doute d'attaquer les massifs neufs qu'on-: trouverait dans l'étendue de ce filon.

DU DÉPA.RTEMENT

E LA Lozi:Rr.

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Tandis qu'on ouvrait les mines de Saint-Sauveur, on construisait près du bourg de ce nom, sur la rivière de Bramebian , tous les établissemens nécessaires pour la préparation mécanique et pour la fonte du minerai.

Les ateliers pour la préparation mécanique

du minerai consistaient : 0. en un bocard à sec, à trois pilons, avec une criblerie , situé près des mines ; en un bocarcl it eau, à neuf flèches, avec bassins et labyrinthes, accompagné de caisses

allemandes et de vingt-quatre tables jumelles,

situé près de Saint-Sauveur.

C'est aussi dans ce dernier endroit que se trouvait la fonderie, qui renfermait : . deux fourneaux à réverbère pour le grillage du mine:rai ; 2°. deux fourneaux à manche pour la fonte du minerai grillé ; 5. deux fourneaux d'affinage, l'un anglais, l'autre allemand ; 4.. un fourneau

de raffinage pour l'argent. Un canal de 5oo toises de longueur amenait l'eau d'un ruisseau qui se jette dans la rivière, et fournissait aux laveries et aux machines. L'air

était lancé clans l'un des fourneaux à manche par deux soufflets à liteaux, mus par une roue hydraulique, qui faisait en même temps jouer trois pilons destinés à pulvériser la brasque des fourneaux. Une seule trompe alimentait le second ,fourneau à 'manche ;et le fourneau de coupelle allemand, le seul dont on fit usage. Il y avait en outre près de la fonderie un laboratoire, une forge, des magasins, et des logemens pour les employés et pour les ouvriers. il reste à peine quelques vestiges de ces di-

verses constructions, qui paraissent avoir été