Annales des Mines (1822, série 1, volume 7) [Image 314]

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BAINS- MÉTALLIQUES

veau procédé des bains métalliques serait aussi d'un avantage incalculable pour la trempe des grandes limes et des râpes, qu'il faut laisser fort long-temps dans le feu avant qu'elles soient également échauffées dans toutes leurs parties. On peut dire qu'il n'y a pas d'instrumens, excepté

les plus grands, tels que socs doloires , etc.

qu'on ne puisse tremper avec beaucoup plus de

certitude par le moyen des bains métalliques (lue par les anciens procédés en usage.

POUR LA TREMPE.

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leur, que, pour peu qu'il en éprouve, il est impossible d'en faire un bon instrument tranchant. On voit donc, d'après ces observations, qu'au cun degré de température ne peut rendre à l'acier, qui a été ultra chauffé, les quantités qu'il a perdues. Nous voyons, malgré cela, beaucoup d'ouvriers faire sans nulle attention cette opération si délicate, s'imaginant toujours pouvoir réparer leur négligence par le mauvais moyen dont nous venons de parler.

On croit généralement, dit M. Rhodes (1), que dans le procédé de la trempe, si on a trop chauffé l'acier avant son immersion, il est nécessaire de lui donner une seconde fois un excès

de température pour le ramener à son degré

de dureté convenable, et qu'on ne peut sans cela

en faire un bon instrument tranchant ; mais je dois dire que c'est un très-mauvais moyen pie

de vouloir réparer un-inconvénient par un

autre, car pour peu qu'on veuille se donner la

peine d'y réfléchir, on verra qu'il est tout--fait vicieux et qu'il a produit une grande quantité de mauvaise coutellerie. On peut avancer en toute sûreté : que la plus basse tempéra-

ture possible a laquelle on trempe l'acier est sans contredit la meilleure, et que la dépasser en aucune manière, c'est altérer essentiellement ses plus grandes propriétés. En effet, l'acier

qui a subi une forte température se raréfie,

n'a plus le grain compacte, ni fin; il est si susceptible d'altération au moindre degré de cha(i) Essai sur la fabrication des rasoirs, par M. Rhodes. Sheffield. in-80. 1809.

Moyen d'adoucir' l'acier. On saitbien que l'acier n'acquiert de la dureté par la trempe qu'autant qu'il a été chauffé au rouge avant son immersion dans l'eau. Mais beaucoup de personnes ignorent que l'acier chauffe( un peu au-dessous du terme oh z il se trempe s'adoucit par cette ménze opération de la trempe, et que ce procédé pour lui donner le recuit est beaucoup supérieur aux méthodes ordinaires, tellement que le métal se travaille bien plus aisément à la lime et au burin, et qu'il est sans pailles ni points durs. Ce procédé ne le détériore nullement, et il abrège l'opération. Les ressorts ordinaires sont trempés et recuits par deux opérations distinctes : on les chauffe d'abord au degré convenable, puis on les trempe dans l'eau ou dans l'huile,etc.,et ensuite on les adoucit ou on les recuit en les chauffant peu-à-peu jusqu'à ce que leur surface ( qu'on a bien nettoyée) présente une suite de couleurs qui annoncent les divers