Annales des Mines (1822, série 1, volume 7) [Image 49]

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CHIMIE.

L'acide borique étant extrêmement fusible et donnant lieu à des combinaisons qui le sont également, attaque les pierres avec une trèsgrande facilité et les rend complétement solubles, dans les acides. Néanmoins on l'emploie moins souvent que la baryte, parce que sa présence complique la suite de l'analyse, sur-tout

en ce. qui concerne la séparation de l'alcali. Comme l'oxide de plomb est aussi très-fusible et forme des silicates qui se fondent assez facilement, et comme il est aisément précipité de

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ses dissolutions par l'acide sulfurique et par l'hydrogène sulfuré, j'ai pensé qu'on pourrait s'en servir dans 'l'analyse des pierres alcalines, et qu'il réunirait tous les avantages qu'offrent séparément la baryte et l'acide borique, sans avoir aucun de leurs inconvéniens. L'essai que j'en ai fait m'a parfaitement réussi, et depuis plus d'un an je l'emploie constamment au laboratoire de l'Ecole des Mines. L'usage de ce nouvel agent est si commode, que je crois rendre 'service aux personnes qui s'occupent d'analyse .minérale en le leur faisant connaître : il leur facilitera la recherche des alcalis dans les pierres;

pérature un verre alcalin avec des bases fixes employées en proportions convenables pour former une combinaison fusible avec la silice, il se volatilise une portion de l'alcali : c'est un fait que j'ai constaté par une expérience directe. J'ai soumis à la température d'un four à porcelaine, dans un creuset brasqué de charbon, un mélange, exactement pesé, de verre à vitre, contenant o,i6 de soude, de l'alumine et du carbonate de chaux : j'ai obtenu une matière bien vitrifiée, et j'ai re-

connu par son poids qu'il avait dû se volatiliSer 0,09 de soude, 'c'est-à-dire plus de la moitié de ce qu'en contenait le verre 'a . vitre.

EXTRAITS DE JOURNAUX.;

97 cette recherche est au nombre de celles qui peu.vent contribuer le plus aux progrès de la minéralogie. Je me suis d'abord servi de carbonate de plomb

( céruse de Clichy bien pure ) dans la proportion de trois fois le poids de la pierre. En chauf-

fant au rouge dans un creuset de platine, ou

même dans un creuset d'argent, la fusion a été parfaite et la matière s'est laissé ensuite attaquer complétement par les acides. Mais j'ai remarqué que les creusets devenaient souvent rabo.

teux dans l'intérieur, et il m'est arrivé deux fois del es percerSai reconnu que ces accidens étaient

occasionnés par l'action fondante qu'exerce

sur l'argent et sur le platine une petite quantité de plomb métallique qui se produisait pendant l'opération, et que la production de ce plomb métallique pouvait avoir deux causes : 1°. la présence dans la pierre d'une substance susceptible de réduire l'oxide de plomb, telle que le charbon et peut-être le protoxide de fer ; 20. le contact des vapeurs combustibles qui émanent du foyer, et qui finissent par remplit' le creuset en en chas-

sant l'air atmosphérique, sur-tout lorsqu'on ne le tient pas constamment fermé. Il serait possible de remédier à la première cause en calcinant préalablement la pierre avec le contact de l'air ; mais il paraît difficile d'éviter complétement les fâcheux effets de la seconde. Pour obvier à ces inconvéniens, qui auraient suffi pour faire abandonner le procédé, j'ai subs-

titué le nitrate de plomb à la céruse, dans l'espoir que l'acide nitrique suroxiderait toutes les matières avides d'oxigène , et qu'il remplirait le creuset de vapeurs nitreuses qui empêcheraient Tome FIL Ire. livr.