Annales des Mines (1821, série 1, volume 6) [Image 314]

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EXTRAIT D'UN TRAIT1.

1:1E PHYSIQUE.

presque inutile de dire que ces mêmes appareils ont été imaginés par M. l'abbé Haüy. L'invention d'instrumens aussi simples appartenait, comme de droit, à ce savant, qui semble avoir choisi pour lui cette devise familière de la nature : Economie et simplicité dans les Moyens, richesse et variété inépuisables dans les effets Nous ne pouvons, à cette occasion, nous empêcher de rappeler que M. l'abbé Haüy, auquel les physiciens et les minéralogistes doivent les recherches les plus exactes, n'a cependant fait usage que des machines les plus ordinaires. Souvent nous l'avons vu, faute d'instrumens convenables, créer, avee une eare_sagacité, des moyens d'observations aussi simples qu'ingénieux; nous l'avons encore vu, dans ses momens de loisir,

- 'Visiblement l'empreinte de son génie: c'est encore

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prendre plaisir à se faire artiste et construire

aujourd'hui une véritable gloire pour nous, lorsqu'en les répétantnous retrouvons les résultats de ce grand physicien. Cependant, quelle différence entre les machines dont il a pu faire usage, et celles que nous employons maintenant! Il n'avait

pas ces instrutnens d'une construction si parfaite que nous devons à l'habileté'de nos artistes: un simple trou pratiqué au volet d'une chambre obscure lui tenait lieu d' héliostat (1); mais cet art

d'interroger la nature, qu'il possédait au plus haut degré, bai a suggéré les moyens de triompher de tous les obstacles. L'auteur, dans l'Introduction à sa Physique,

avoue avec cette candeur qui sied si bien au génie et qui lui donne un nouvel éclat, qu'il a employé tous ses efforts, qu'il a mis tout son. zèle, pour ne laisser apercevoir que le moins

lui-même ses appareils. Ici, nos regards se portent d'eux-memes en arrière ; notre sujet nous offre un rapprochement trop remarquable pour n'être .pas facilement saisi : la plupart de nos lecteurs auront, sans doute, déjà nommé Newton. C'est, en effet, cet illustre géomètre qui le pre-

publie aujourd'hui, étaient le résultat de recherches et de travaux entrepris à une époque où le déclin de l'âge, et les infirmités qui en ont été la suite, semblaient l'avertir qu'il n'était plus

sans un grand étalage d'appareils, on pouvait surprendre à la nature une partie de ses secrets. Jamais on ne se lassera d'admirer cette précision

ouvrage de M. l'abbé Haüy ne le cède en rien pour le style, la clarté, la méthode et la force

mier nous a.. tracé la route et fait voir que ,

avec laquelle Newton a fait ces expériences si belles, si fécondes en vérités importantes, qui ont changé la face de l'optique ; elles portent vend docile à l'attraction de quelques molécules de fer. Un instrument très-Simple, destiné aux expériences sur la lumière polarisée, mettra l'étudiant à portée de satisfaire sa curiosité, par l'observation de ces phénomènes si intéressans , qu'on ne peut qu'énoncer et décrire dans un cours,

possible que les nombreuses augmentations qu'il

le même. Mais nous avons trouvé, et nous le (lisons avec une vive satisfaction, que le dernier

(s) L'héliostat est une machine dont les physiciens se servent avec avantage, pour diriger et fixer à volonté un -rayon solaire dans l'intérieur d'une chambre obscure. Cette machine, inventée par S'Gravesende, est composée de deux pièces principales : d'un miroir plan métallique, et d'une horloge, qui fait marcher ce miroir de telle sorte que, malgré le 'mouvement du soleil, le rayon solaire réfléchi conserve toujours la même direction pendant la durée des expériences.

'bine FI. 4e. liv.".

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