Annales des Mines (1821, série 1, volume 6) [Image 310]

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EXTRAIT D'UN TRAITI

DE PHYSIQUE.

néraux cristallisés, qui s'électrisent par la chaleur, ont, _entre les mains de l'auteur, dévoilé des faits curieux sur la vertu polaire qui se dé-veloppe dans ces corps suivant que leur température s'élève ou s'abaisse (1). L'article con-

sacré à l'électricité galvanique présente également toutes les découvertes qui ont été faites

on voit des globules de moelle de sureau s'agiter entre deux disques métalliques, dont l'un est électrisé vitreusement et l'antre résineusement. Toute la différence entre les deux résultats Consiste en ce que les grains de grêle, tandis qu'ils bondissent

d'un nuage à l'autre, rencontrent sur leur passage des glo-

bules de vapeurs vésiculaires, disséminés dans le même espace,

qui, aussitôt qu'ils les ont touchés , passent à l'état de congélation; dont ils sont très-voisins, et s'incorporent avec eux, par une suceéssion de couches, qui font croître leur volume et leur

poids jusqu'au terme où la forçe prépondérante de la pesanteur les précipite vers la terre, On entend souvent, aux approches de la grêle et même long-temPS,avant sa chute, un bruit qui paraît venir de l'endroit Où, seTorme l'orage, et qui est semblable à celui que fraient entendre de petits corps durs, qui, agités par un mouvement rapide, se heurteraient les uns contre les autres. On ne peut expliquer ce bruit qu'en le supposant produit par les chocs .qui résultent de la rencontre mutuelle des grains de grêle tandis s'élancent d'un nuage vers l'autre. Volta semble hésiter en citant ce fait, qui lui paraît avoir besoin d'être confirmé, et qui, dans le cas où il l'aurait été, serait décisif en faveur de sa théorie. Les nombreux témoignages qui depuis en ont garanti l'existence, ne permettent plus aujourd'hui de le révoquer en doute. (I) On connaît les phénomènes électriques que présentent

les cristaux de diverses substances, à l'aide de l'élévation que l'on

a fait subir à leur température. Mais la vertu polaire que ces corps sont susceptibles d'acquérir et de manifester, ne s'arrête pas au terme que les expériences ordinaires paraissent indiquer lorsqu'ensuite on les laisse refroidir; et il existe, dans l'abaisse-

ment de leur température, un autre terme, oh la même vertu re paraîtavec des caractères qui la distinguent de lapremière. Voici çonamentla circonstance d'un froid rigoureux a conduit M. l'abbé à faire cette intéressante découverte, en soumettant à ses

expériences des cristaux de zinc oxidé de Limbourg, aux environs d'Aix-la-Chapelle, et des morceaux de la variété aciculaire du même minéral que l'on trouve dans le Brisgavv.

Nous avions déjà annoncé, dit l'auteur, que ce minéral

n'avait pas besoin d'être chauffé pour donner ides signes de la vertu électrique, et nous avions même observé qu'il la manifestait encore par un froid de 6d au-dessous du zéro du thermomètre de Réaumur. C'est à l'occasion de celui qui a régné

pendant l'hiver de 1819, que nous avons repris nos expériences. Le 16 janvier, ayant placé un petit morceau du minéral dont il s'agit, sur une fenêtre oh était un thermomètre

qui indiquait onze degrés au-dessous du zéro, et l'y ayant laissé pendant quelques instans , nous remarquâmes qu'il agissait en-

core très-sensiblement sur l'aiguille non isolée. Nous déterminâmes ses pôles, et l'ayant porté dans une chambre où le thermomètre marquait quatre degrés au-dessus du zéro, nous continuâmes de le soumettre à l'expérience, et nous vîmes son action polaire s'affaiblir progressivement, et finir par devenir nulle. Nous l'approchâmes par degrés d'une cheminée oh l'on avait allumé du feu, jusqu'à ce qu'il n'en fût plus éloigné que d'environ un mètre. Bientôt les actiops de ses pôles se renouvelèrent, mais en sens inverse de celui qui avait eu lieu dans l'expérience précédente. M. l'abbé Haüy a vérifié ces résultats sur des cristaux d'une espèce différente, et en particulier sur ceux qui appartiennent à la tourmaline. En prenant ceux-ci pour exemples, il s'est attaché à réunir sous un même point de vue tout ce qui se passe à leur égard, dans l'intervalle compris entre les deux limites de température au-delà desquelles 1 action électrique dis-

paraît sans retour. Il a donné le nom d'électricité ordinaire à .celle qui est produite par la chaleur, et il a appelé électricité

extraordinaire celle qui naît pendant l'abaissement de la température. Cela posé, si l'on part du terme où l'excès de la chaleur fait disparaître, dans la tourmaline, les effets de l'élec-

tricité ordinaire, et qu'on laisse ce minéral se refroidir, il donnera bientôt des signes de cette même électricité. Les ac-, tions de ses pôles, faibles dans les premiers momens , augmenteront en énergie jusqu'à un certain terme, passé lequel