Annales des Mines (1821, série 1, volume 6) [Image 306]

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EXTRAIT D'EN TRAITÉ

Il est vrai que l'auteur dont le but sera de

satisfaire à tant de conditions, rencontrera de nombreuses difficultés qui l'arrêteront à chaque

instant. Mais avouons que ces difficultés peuvent être vaincues par un homme de génie ; certainement elles ne sont point insurmontables M. l'abbé Haüy nous en a fourni la preuve plus d'une fois, et tout récemment encore dans la troisième édition de sa Physique.

Si l'on considère qu'un intervalle de quinze ans sépare cette édition de la précédente, on se formera une juste idée de l'étendue du travail auquel l'auteur a dft nécessairement se livrer pour mettre son Traité au niveau des connaissances actuelles. Nous pouvons assurer que, sous

ce rapport comme sous tous les autres, "ouvrage ne laisse rien à désirer. Cependant la phy-

sique a fait les progrès les plus marqués pendant ce laps de temps, et elle s'est enrichie d'un grand nombre de faits nouveaux. M. l'abbé Haüy, en exposant les découvertes qui ont agrandi le domaine de cette science, a eu soin de citer les auteurs, de faire ressortir le mérite de leurs recherches, et de donner à chacun ce qui lui ap-

partient. M. l'abbé Haüy, qui de son côté a si

puissamment servi la physique, aurait eu souvent occasion de, se nommer lui-même ; mais çe savant, dont la modestie égale le talent, a cherché

à ne paraître qu'un simple narrateur, lorsque avec une si grande supériorité, il aurait pu se montrer comme auteur.

Nous serions entraînés dans des détails beaucoup trop longs, si nous voulions parler de tous

les objets qui sont traités dans l'ouvrage de M. l'abbé Haüy. Nous renverrons aux extraits

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DE PHYSIQUE.

que nous avons déjà publiés dans le Journal des Mines (I), pour les parties de la physique qui n'étaient pas susceptibles d'être changées ou modifiées; et, pour les autres, nous mettrons nos soins à faire connaître les nombreuses additions que renferme la nouvelle édition que nous annonçons. L'auteur, à l'article de l'attraction, a indiqué les expériences ingénieuses dans lesquelles Cavendish est parvenu à mesurer les effets de l'attraction mutuelle que deux corps d'un volume peu considérable exercent l'un sur l'autre, et qui ne nous paraît nulle que parce que nous en jugeons d'après le rapport de nos sens (2). A l'article du calorique, il a exposé une nouvelle théorie, à l'aide de laquelle le docteurWells a ramené toutes les circonstances du phénomène de la rosée à une explication non moins heureuse que satisfaisante. Des expériences du physicien anglais on tire cette conséquence, que c'est du rayonnement du calorique que dépend l'abaissement de température des corps au-dessous de. celle de l'air environnant, et par une suite nécessaire l'aptitude plus ou moins grande qu'ils ont à se charger de rosée, suivant qu'ils ont été plus ou moins refroidis. Il est à remarquer que, dans cette théorie, le refroidissement dont il s'agit, au lieu d'être occasionné par la (I) Voyez le no. 85, page 64; et le no. 117, page 525.

(2) Ces expériences, faites avec la balance de torsion, ont

de plus conduit à ce résultat, que la densité moyenne du globe terrestre est 5,5, l'unité représentant celle de l'eau.

Tome [71. 4e. livr.

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