Annales des Mines (1820, série 1, volume 5) [Image 286]

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566 merce : les ébauches sont tirées de Beaucourt ou de Seloncourt; les montres sont finies à Besançon. On eafabrique annuellement environ trente mille

avec leurs boites en or, en argent, ou en cuivre, ou en similor. Le finissage est la partie du travail de rhorlogerie qui suppose l'industrie la plus distinguée, ét qui est la plus lucrative. On voit avec regret que les fabriques de finissage soient si peu étendues, qu'elles sont à peine suffisantes pour employer la dixième partie des mouvemens bruts qui se fabriquent en France. Il est à désirer que nos horlogers n'abandonnent pas plus long-temps une aussi grande masse de travail aux étrangers. Nous avons aussi des fabriques pour ébauches de mouvemens de pendules à la mécanique. MM. Jappy frères en ont établi une dans le département du Doubs., à Badevel près de-Mon tbelliard. On y faitannuellement quatre mille huit

cents mouvemens de pendules, dont les trois quarts sont vendus aux horlogers de Paris.

Il y a environ un siècle qu'une fabrique de

mouvemens bruts de pendules fut fondée à Saint-

Nicolas d'Aliermont, dans le département de la Seine-Inférieure. Elle occupait à-peu-près trois cents ouvriers. Leur industrie n'avait point participé aux progrès communs ; elle était demeurée au même état où elle se trouvait an mo-

ment de sa fondation. Les moyens de travail étaient si imparfaits et les résultats si peu: estimés, qu'ils ne pouvaient soutenir la concurrencé étrangère et leur vente ne procurait plus aux Ouvriers

un salaire suffisant pour leur subsistance : la fabrique était , en 1807, au moment de s'éteindre, lorsqu'un administrateur éclairé, M. Savoye de

DE 1819..

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Rolin, appela et fixa à Saint-Nicolas d'Aliermont M. Honoré Pons , habile horloger de Paris, qui avait mérité une médaille d'argent à l'exposition de 1806. M. Pons a établi dans cette fabrique au autre système de travail. Des machines de son.

invention, au nombre de huit, sont employées pour les différentes opérations qui, avant lui, s'exécutaient péniblement à la main ou avec des instru mens imparfaits. La dextérité des ouvriers, aidée par ces nouveaux moyens, a donné des produits de meilleure qualité, et, dans le plus grand ils ont été décuplés Cette nombre des

fabrique est ateliers' aujourd'hui entièrement relevée.

Les mouvemens qu'elle fait sont vendus aux-premiers horlogers-de Paris pour être finis.

L'horlogerie de fabrique est importante; elle entretient une grande masse de travail, et particulièrement dans les campagnes, où ses ateliers sont presque toujours situés ; une branche assez considérable de commerce lui doit son existence. Le Jury a décerné pour cette partie de l'horlo. gerie

Une médaille d'or à MM. Jappy frères,

Beaucourt ; Des médailles d'argent 'a MM. Pons , directeur de la fabrique de Saint-Nicolas d'Aliermont (i), M. M a they--Doret, à Besançon,et Beurnier frères, à Seloncourt.

Des médailles de bronze ont été données à MM. Bloncleau ïïères , à Saint-Hippolyte, qui dirigent une grande manufacture d'outils d'horlogerie en fer et acier poli ; et à MM. Peugeot (I) M. Pons a été désigné par le Jury, en exécution de l'ordonnance du 9 avril 1819, comme ruu des artistes qui ont concouru aux progrès de l'industrie.