Annales des Mines (1820, série 1, volume 5) [Image 33]

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SUR LES PRODUITS 1T'ALLURCIQUES

Ainsi, tout porte à croire que, grâce à activité des fabriques françaises, l'importation de l'acier forgé n'aura plus lieu en France, et porta tion de l'acier fondu sera fort diminuée, jusqu'à ce qu'elle cesse totalement, ce qui doit bientôt arriver. Remarquons ici que , sans la protection des droits dont le Gouvernement français a frappé les aciers étrangers, il n'eût pas été raisonnablement possible que nos fabricans risquassent leurs capitaux dans des entreprises de ce genre. Aujourd'hui , le succès incontestable de nos fabriques d'acier est un triomphe pour plusieurs branches de l'industrie française. Ainsi, quelquefois, des mesures qui d'abord paraissent onéreuses aux consommateurs deviennent bientôt pour eux mêmes une source de prospérité, un motif de reconnaissance. Nous en voyons une

nouvelle preuve dans l'active fabrication des

Fauta

faulx et dans celle des limes de tout genre.

Les départemens de Ibère, du Calvados, de l'Ariège, de la Haute.Garonne, du Doubs etde la Haute-Saône, ont envoyé des l'aulx, qui sont exposées sous les nos. 871 à 876. Si la France éprouvait quelcm regret de ne plus compter au. nombre de ses departemens, comme en 1806, celui de la Sésia qui fournissait, lui seul , trente mille douzaines d'excellentes faulx,en partie des-

tinées à l'ancien territoire français, ce serait un précieux dédommagement pour elle, que de voir l'héritage d'un grand débouché tourner au profit de ses propres manufactures. En général, quoique la fabrication des faulx s:oit encore récente en France, les produits exposés ont tous été reconnus de bonne qualité et

DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE;

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d'une belle exécution. Ces lames obéissent convenablement au marteau qui les bat pour les affiler; leur tranchant s'amincit alors et s'étend, mais ne se gerce point. On estime particulière, ment dans le commerce les fa ul x de MM. Garrit,.ou Sans et Compagnie ( n°. 874); nous avons déjà vu ci-dessus, que leur manufacture a pris un développement considérable.

Les faulx de M. Irroy,, de la Haute - Saône ( n°. 876), méritent aussi d'être distinguées par Je Jury. Ce fabricant présente une fiulx à lame de rechange,: c'est une imitation du procédé qui est connu en Angleterre; mais là, on fabrique des lames qui sont échangées plus facilement par le moyen d'une rainure pratiquée sur le dos de la pièce ; la lame de M. Irroy est seulement

clouée sur le dos de la faulx. ii parait que cette lame , ainsi que certaines lames de scies, est fabriquée par un procédé qui consiste à se servir

de tôle laminée, cémentée et battue avant la trempe, ce qui facilite le bas prix.

Les faulx de M. Ruffié, de l'Ariège (n°. 873), méritent une distinction; les faulx de M. Biron, de l'Isère (te. 871) et celles de M. Delanos; du Calvados (n°. 872), nous paraissent devoir être mentionnées honorablement. Tous les autres produits en ce genre, quoique fort estimables, ont paru, d'après les essais qui ont eu lieu sur les échantillons exposés, ne pou-

voir être rangés qu'après ceux dont il vient d'être rendu compte. Pour achever de faire sentir de quelle importance la fabrication des faulx est en France, il ne

sera peut-être pas inutile de consigner ici les faits suivans: d'après les années 1816 et 1817,