Annales des Mines (1911, série 10, volume 10, partie administrative) [Image 170]

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l'explosion du grisou ou de gaz d'incendies souterrains et, d'autre part, le coup de mine débourrant, ou travaillant dans des conditions défectueuses, principalement si l'explosif n'est pas de sûreté. Donc, tous les moyens prescrits pour lutter contrt le grisou agissent, par le fait, contre le danger: des poussières; en particulier, on n'emploiéra, dans les travaux poussiéreux, que des explosifs de sûreté; l'emploi de ces explosifs et surtout la bonne confection du bourrage sont la plus essentielle et la plus efficace des mesures à prendre contre les poussières: Il est une autre cause, beaucoup moins importante, qu'il ne faudra cependant pas perdre de vue; les nuages très denses de poussières inflammables prennent feu au contact d'une flamme ou d'un arc électrique. On devra donc éviter la présence éventuelle des flammes nues ou d'arcs électriques aux points où Ton peut craindre la formation d'un nuage très dense de poussières inflammables, notamment au voisinage des cheminées à chai bon, des recettes inférieures de plans inclinés, des culbuteurs de charbons poussiéreux. 3. — En prévision du cas où ces premières mesures essentielles viendraient à se trouver en défaut, il sera utile de rendre les gisements poussiéreux aussi peu favorables que possible à la naissance d'un coup de poussières. Les essais ont montré que l'on pouvait agir de différentes manières, et la possibilité d'appliquer partiellement ou de généraliser tel ou tel procédé dépendra des conditions de l'exploitation. 4. — Un arrosage suffisamment abondant et soigné et assez souvent renouvelé peut donner une sérieuse efficacité; pour que les conditions soient vraiment défavorables à la naissance d'un coup de poussières, il faut que les poussières soient fixées à l'état de boue ou. dans le cas où les poussières ne seraient pas suffisamment mélangées avec l'eau, tout au moins qu'il y ail à leur contact un poids d"eau libre égal au minimum à leur propre poids; les poussières sèches des parois sont encore dangereuses, alors même que la sole serait abondamment arrosée. Pour régler l'intensité et la fréquence de l'arrosage dans un groupe de chantier ou de galeries, on estimera le poids des poussières par mètr courant au moyen de quelques prélèvements préalables sur de longueurs déterminées du sol et des parois, et on comptera comm

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poussières tout ce qui passe à travers un tamis à trous ronds de 2 millimètres; on fera également quelques essais préalables pour se rendre compte de la vitesse d'évaporation et l'on n'oubliera pas que les conditions ci-dessus énoncées, relativement à l'état boueux ou au poids d'eau libre, doivent être réalisées à tout moment et

même aux instants qui précèdent le renouvellement de Uarrosaqe. 5. — Si l'on se borne à pratiquer l'arrosage au chantier, au taux qui vient d'être indiqué, avant chaque tir de mines, sur une longueur d'une quinzaine de mètres à partir du trou de mine, on n'atténue que dans une faible mesure le risque qu'un coup de poussières soitengendré par une inflammation de grisou, mais on supprime presque complètement le risque résultant directement de l'emploi des explosifs ; on obtiendrait un supplément de garantie dans la sécurité générale de la mine. On observera que la quantité d'eau à verser doit être beaucoup augmentée si, dans un même chantier, on tire plusieurs mines à la fois ou successivement sans renouveler l'arrosage après chaque coup.

6. — La schistification n'agit pas moins efficacement que l'arrosage pour empêcher la production des coups de poussières; peu recommandable aux chantiers d'abatage où elle salit le charbon abattu,

elle sera souvent jugée d'un emploi pratique

dansles galeries, à la condition de s'assurer que laschislification persiMe au degré voulu. On schistifie une galerie en projetant à la main, sur les parois et le sol, un produit incombustible quelconque contenant une forte proportion de parties très fines. On opérera de manière à faire le plus possible tomber les poussières charbonneuses sur le sol où le mélange se fait mieux. Lesconditions vraiment défavorables à la naissance d'un coup de poussières seront obtenues quand la proportion de poussières incombustibles, aussi bien pour les dépôts des parois que pour ceux du sol, atteindra SO p. 100. On s'en assurera par des prélèvement renouvelés à des intervalles que seule l'expérience permettra de déterminer dans chaque

mine.

Pour évaluer la

proportion de matières stériles dans une prise d'essai, il faudra, après analyse, faire

la déduction des cendres du charbon qui

sont provisoirement censées ne jouer aucun rôle dans laschistification, ou bien l'on déterminera directement la proportion de schistes par une séparation par densité au moyen d'un liquide e densité voisine de DécHrrs, 19H.

2, formé par exemple d'un mélange en 23