Annales des Mines (1817, série 1, volume 2) [Image 222]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

416

CARACThES PHYSIQUES

de saphir, et ainsi des autres genres, etc. J'ai indiqué dans la seconde colonne les effets particuliers de lumière qui dans les différentes espèces modifient la couleur principale tels

que le ton ou l'intensité de cette couleur, le plus ou moins de vivacité de l'éclat qui l'ac-

compagne, etc. Dans les colonnes suivantes, je donne les indications des caractères physiques propres aux différentes espèces, comme la pesanteur spécifique, la réfraction, la dureté etc. Toutes ces indications ont été tellement disposées que celles qui appartiennent à chaque espèce, sont rangées "sur une même ligne à la suite du nom que porte cette espèce. De cette

manière, il sera facile de faire la distinction des pierres entre lesquelles ou pourrait balancer

d'après le seul aspect de la couleur, pour les rapporter à leurs espèces respectives. Par exem-

ple, on doute si une pierre d'un rouge de rose est un rubis balais ou un rubis du Brésil. Mais le tableau indique que la réfraction du premier est simple, tandis qu'elle est double dans le se-

cond. Il indique de plus que le premier n'est pas électrique par la chaleur, tandis que le second l'est sensiblement. Çes deux différences, indépendamment des autres, suffiraient pour déterminer la pierre dont il s'agit. Quelquefois un seul caractère devient décisif pour faire reconnaître le corps qui le présente. Ainsi la tourmaline est

la seule espèce qui jouisse de cette propriété,

que si l'on regarde une épingle par deux de ses faces opposées, on voit distinctement une première image de cette épingle, et derrière celle-ci une seconde image qui paraît comme uue_mnbre , au lieu que si l'on regarde le soir la ,

DES MIXÉRAIJX

417

flamme d'une bougie. à travers la même pierre,

les deux images sont sensiblement égales en intensité. A la vérité, certaines tourmalines, et en particulier celle d'un rouge-violet qu'on appelle sibérite, offrent avec la même netteté les deux images d'une épingle à la lumière ordinaire du jour. Mais cela ne préjudicie point à l'induction qui se déduit de l'observation précédente , relativement aux corps dans lesquels

elle a lieu ; et à l'égard de la sibérite , on peut la reconnaître à d'autres caractères, tels que celui qui se tire de l'électricité acquise par la chaleur. J'ai cru devoir me dispenser de citer la transparence parmi les accidens de lumière qui caractérisent les pierres précieuses, parce que la plupart des corps que l'on débite sous ce nom joilissent de cette propriété. A l'égard de ceux qui sont naturellement translucides ou opaques, j'en avertirai en indiquant leurs caractères. Je dois ici un témoignage de reconnaissance à M. Achard, l'un des joailliers de cette ville les plus éclairés sur tout ce qui a rapport aux objets de son commerce, pour les renseignemens a bien voulu me donner relativement à la limite qui sépare les corps dont se compose la série des

pierres précieuses, de ceux qui n'ont point de rang parmi elles, aux tons et aux nuances de couleurs qui les caractérisent, et aux noms sous. lesquels on les désigne. Il m'importait de me procurer à cet égard des notions exactes et précises, pour remplir complétement le but que je me suis proposé, de mettre ceux qui auraient acquis des pierres précieuses, ou désireraient en acquérir, à portée de s'assurer par eux-mêmes de leur authenticité. Tome H. 4e. livr. D cl