Annales des Mines (1817, série 1, volume 2) [Image 211]

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CÂRACTERES PHYSIQUES

DES linidliAux

sorte 'qu'il arrive souvent que ceux à qui l'on présente l'une ou l'autre de ces trois pierres, nomment constamment l'hyacinthe , et quelquefois la variété appelée hyacinthe la belle. Je suppose ici que parmi les pierres qui circulent dans le commerce sous le nom d'hyacinthe, il s'en trouve qui sont de la nature du zircon, quoique jusqu'ici toutes celles que j'ai été à portée de voir soient des essonites (1). Je n'en

pieu-es, et à ceux qui en font le commerce,

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connais qu'une seule qui appari jeune au zircon, et qui a été tirée d'un cristal de cette substance que j'ai fait tailler moi-même. Elle a beaucoup de ressemblance par son aspect avec l'essonite;

mais on jugera par le tableau qui sera placé

à la fin de ce Mémoire, combien elle en diffère par ses propriétés. Ces exemples, auxquels je pourrais en ajouter

beaucoup d'autres s'il était nécessaire, m'ont fait naitre l'idée de choisir les caractères physiques, susceptibles d'être observés dans les

pierres précieuses taillées, parmi ceux qui sont indiqués dans les Trailds de minéralogie pour les espèces auxquelles appartiennent ces pierres, d'y joindre les résultats de mes propres obser-

vations, et de présenter le tout sous la forme d'une méthode applicable à la détermination des pierres dont il s'agit. Il- m'a paru que cette méthode serait utile aux artistes qui taillent ces (1) Brisson, en parlant de l'hyacinthe (Pes. spécif, pag. 74, n°.124), lui attribué la forme du zircon ; mais la pierre taillée qu'il a pesée, et qu'il croyait être de la même espèce, était visiblement un essonite , attendu qu'elle en avait la pesanteur spécifique, qui était de 3,683, au lieu que si elle eût appartenu au zircon, elle aurait donné au moins 4,2. M. Jameson dit que dans le commerce, on substitue souvent au zircon tantôt

I'essonite , tantôt un grenat d'une faible teinte. System of illineralog y, tome I, page 25.

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pour vérifier les indications du coup d'oeil.

Mais c'est sur-tout pour ceux qui font des collections de ces pierres que mon. travail est des.

tiné. On peut dire que parmi les objets qui font partie de ce que nous regardons comme nos richesses, ce sont les seuls sur lesquels la plupart de ceux qui les possèdent n'aient aucunes connaissances positives. L'idée que ce qui leur a été présenté comme rubis oriental, est réellement une de ces pierres si recherchées qui tiennent le premier rang après le diamant, est pour eux le sujet d'une satisfaction dont ils ne jouissent que sur parole. J'ai pensé qu'ils seraient jaloux de pouvoir s'assurer, par des épreuves décisives, de l'authenticité d'un objet auquel ils auraient rais un prix proportionné à l'estime qu'ils y at-

tachent, et de juger si le nom sous lequel ils l'ont acquis est conforme à celui que leur dic-

teront ses caractères. D'ailleurs, les épreuves dont il s'agit sont liées à des expériences faites par elles mêmes pour intéresser. L'opération de la pesanteur spécifique fournit un moyen très-ingénieux de comparer les poids de divers corps à égalité de volume, avec celui d'un pareil volume d'eau. La double réfraction, l'un des phénomènes les plus curieux

parmi ceux qui ont rapport à la théorie de la lumière, n'appartient jusqu'ici qu'aux êtres du règne minéral, et c'est le travail du lapidaire qui la rend susceptible d'être observée facilement dans les pierres précieuses; c'est encore unique-

ment dans le même règne que se trouvent les 'cristaux qui acquièrent des pôles électriques par l'action de la chaleur. On connaît parmi eux