Annales des Mines (1897, série 9, volume 6, partie administrative) [Image 274]

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STATISTIQUE DE L'INDUSTRIE MINERALE

ET DES APPAREILS A VAPEUR.

celle proportion se maintient dans des limites inférieures à celles qui résultent des statistiques de tous les pays étrangers.

Les principales sont les usines sidérurgiques, dans lesquelles on fabrique la fonte, le fer et l'acier. Les produits réalisés en 1896 ont été les suivants :

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Le volume consacré à la statistique minérale de 1896 contient, pour la première fois, des renseignements sur le fonctionnement des caisses de secours des mineurs. C'est, en effet, à partir du 1er juillet 1893 que des sociétés de secours ont dû être organisées obligatoirement en faveur des ouvriers et employés des mines, en vertu de la loi du 29 juin 1894, modifiée par celle du 19 décembre suivant. Ces sociétés ont, pour objet principal de donner aux membres participants, que les maladies ou des infirmités empêchent de travailler, des secours en argent et des soins médicaux et pharmaceutiques. En cas de décès, elles allouent aux familles des subventions et assurent les frais funéraires. Elles ne difièrent des sociétés de secours mutuels ordinaires que par le caractère obligatoire de l'affiliation des participants et des versements, opérés par l'exploitant, égaux à la moitié de ceux des ouvriers et des employés. En raison des délais qu'a entraînés l'élaboration des statuts par les conseils d'administration, ce n'est qu'à partir du 1er janvier 1896 que les sociétés de secours des mineurs sont véritablement entrées dans la période de fonctionnement normal. Aux mineurs s'ajoutent des employés et un certain nombre d'ouvriers des industries annexes des mines, dont la loi a autorisé l'agrégation aux sociétés de secours. Ces dernières, au nombre de 190, ont réuni ISi.696 participants; 50 d'entre elles comptent chacune plus de 1.000 membres. Les recettes réalisées en 1896 sont de 4.876.413 fr. 86. Celte somme est constituée principalement par les retenues sur les salaires et par les versements des exploitants, dont le montant respectif est de 2.950.733 fr. 21 et de 1.478.630 fr. 51. Les dépenses ne se sont élevées qu'à 4.350.040 fr. 30, de sorte que l'exercice s'est soldé par un excédent de receltes de 526.373 fr. 36. En ajoutant à celte somme l'encaisse au 1er janvier 1896, on trouve que la réserve des sociétés, au 31 décembre, était de 1.331.381 fr. 52. Leur situation est donc très favorable. Le volume de la statistique minérale renferme les divers éléments des recettes et des dépenses, le nombre des journées de maladie, celui des décès et d'autres détails fort intéressants, concernant le fonctionnement de ces sociétés. Le second chapitre de l'Exposé donne la consistance et la production des usines métallurgiques de gros œuvre.

Fontes d'affinage, de moulage et Tonnes Francs moulées en l™ fusion 2.340.000 valant 132.238.000 Fers marchands ou spéciaux et tôles de fer 829.000 — 126.718.000 Aciers ouvrés de toutes sortes... 917.000 — 209.190.000 Totaux

4.086.000 valant 468.146.000

Les augmentations, par rapport à l'année précédente, sont de 336.000 tonnes de fonte, 72.000 tonnes de fer, 202.000 tonnes d'aciers ouvrés. Pour l'ensemble, on constate un accroissement de 610.000 tonnes et de près de 56 millions et demi de francs. Le développement de l'industrie sidérurgique a donc été très remarquable. Il succède à une période de stagnation comprenant les trois années 1893, 1894 et 1895, et s'explique par les besoins des consommateurs, non satisfaits et accumulés durant cet intervalle. Les causes de l'atonie préexistante et celles de la reprise des affaires, qui a. suivi, sont très complexes.. Parmi ces dernières il y a lieu de faire entrer en ligne de compte l'influence qu'a nécessairement exercée la consolidation de la paix en Europe, à la suite de l'alliance contractée entre la France et la Russie. Il convient de remarquer particulièrement l'essor des aciéries ; leur production s'est accrue de 28 p. 100 ; et c'est pour la première fois qu'elle dépasse celle des usines à fer. En 1895, on avait encore fabriqué 42.000 tonnes de fer de plus que d'acier; la proportion s'est renversée en 1896, où les produits ouvrés en acier présentent sur ceux en fer, d'un seul coup, un excédent considérable de 88.000 tonnes. Il en a été de même pour la consommation des aciers, qui a distancé celle des fers de 95.000 tonnes. La fabrication des lingots d'acier Bessemer et Martin s'est encore développée davantage; elle s'est accrue de près de 3 S.oOO tonnes (non loin de 35 p. 100). Dans le département de Meurthe-et-Moselle, qui est de beaucoup le plus fort producteur de lingots, comme aussi de fonte, on a fabriqué environ 420.000 tonnes de lingots en 1896, contre 248.000 en 1893, en