Annales des Mines (1888, série 8, volume 7, partie administrative) [Image 170]

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déjà tant de preuves de son bon vouloir, puisse fournir à l'industrie le plus tôt possible les nouveaux explosifs qui ont été approuvés par la commission des substances explosives. Il me reste, monsieur le Ministre, un devoir à remplir en attirant tout spécialement votre attention sur le nouveau travail de MM. Mallard et Le Châtelier, qui complète si brillamment les premières recherches sur le grisou, déjà si remarquées, que nous devons à leur association féconde. Une connaissance approfondie des lois les plus délicates et les plus récemment connues de la physique et de la chimie, une habile ingéniosité dans la préparation et la poursuite des expériences, une intuition pénétrante pour élucider les phénomènes les plus complexes, ont conduit ces ingénieurs à des découvertes d'une haute portée scientifique qui, tout porte à l'espérer, auront les conséquences pratiques les plus importantes. On entrevoit, grâce à elles, la possibilité d'atténuer, jusqu'à le faire disparaître de l'exploitation des mines grisouteuses, le danger, à coup sûr le plus grave, tout en laissant aux exploitants l'avantage de l'emploi des explosifs. Le mérite de ces ingénieurs s'augmente encore, si l'on tient compte du désintéressement et du dévouement avec lesquels ils ont poursuivi sans relâche des expériences qui n'étaient pas sans danger, assez loin de Paris, dans des circonstances matérielles qui ne laissaient pas d'être incommodes et même pénibles. Je me plais à espérer, monsieur le Ministre, que vous voudrez bien reconnaître les services exceptionnels qui viennent d'être rendus par MM. Mallard et Le Châtelier en leur donnant dès maintenant un témoignage de votre satisfaction qui puisse être joint à leur dossier. Votre administration, monsieur le Ministre, devra également remercier l'administration de la guerre qui, en nous permettant de recourir à la commission des substances explosives, nous a assuré le concours d'ingénieurs et de savants dont la science et l'expérience nous étaient indispensables et nous a donné avec la plus grande et la plus fructueuse libéralité les moyens matériels de réaliser notre programme sans reculer devant aucune dépense. Je vous demanderai en particulier, monsieur le Ministre, de vouloir bien adresser des remerciements personnels à M. Lambert, ingénieur en chef des poudres et salpêtres, [directeur de la poudrerie de Sevran-Livry, et à M. Bruneau, ingénieur de ce même établissement, qui ont prêté leur concours le plus assidu

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et le plus persévérant dans l'installation et la poursuite des expériences. Les connaissances techniques de ces savants ingénieurs étaient indispensables pour assurer le succès de ces longues recherches auxquelles M. Bruneau n'a cessé un instant de prendre la part la plus active et la plus importante. J'aurai enfin à vous demander également, monsieur le Ministre, de vouloir bien adresser des remerciements tout spéciaux à M. Sarrau, ingénieur en chef des poudres et salpêtres, membre de l'Institut, qui a bien voulu accepter d'être membre de la commission constituée sous ma présidence et a fait profiter la commission de ses connaissances profondes sur les explosifs, matière dans laquelle il est à juste titre considéré comme un des maîtres. Parmi les membres de la commission qui sont directement placés sous vos ordres, monsieur le Ministre, je vous demanderai pour M. Aguillon la même faveur que pour MM. Mallard et Le Châtelier ; cet ingénieur en chef, qui a été mêlé dans une certaine mesure aux recherches expérimentales, nous a on outre apporté le concours le plus dévoué et le plus précieux sous le rapport administratif, à diverses reprises, et notamment pour le dépouillement et le résumé de l'enquête de l'année dernière. Je ne saurais d'ailleurs, sur ce terrain, omettre sans injustice de vous dire combien ont été précieux pour la commission les avis sages et éclairés par une grande expérience, de M. l'inspecteur général des mines Lorieux. Veuillez agréer, monsieur le Ministre, mes hommages les plus respectueux et dévoués.

L'inspecteur général des mines,'-, directeur de l'École nationale des mines, HATON.

Proposé à l'approbation de M. le Ministre par le directeur des routes, de la navigation et des mines. Paris, le 19 novembre 1888.

F. Approuvé : Paris, le

19

novembre 1888.

Le Ministre des travaux publics, D. MONTAUD.

GUILLAIN.