Annales des Mines (1880, série 7, volume 9, partie administrative) [Image 152]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

ACCIDENTS DE

COMMISSION D'ENQUÊTE SUR LES MOYENS DE PRÉVENIR LES ACCIDENTS DE CHEMINS DE FER.

RAPPORT AU MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS. Paris, le 8 juillet 1880. Monsieur le ministre, la commission d'enquête sur les moyens de prévenir les accidents de chemins de fer, au nom de laquelle j'ai l'honneur de vous présenter ce rapport, a été constituée, le 26 août 187g, par ordre de M. le ministre des travaux publics, votre prédécesseur, à la suite du grave accident arrivé, le 15 du même mois, sur une section à voie unique du réseau de l'Ouest, entre les stations de Fiers et de Monsecret. Elle est composée, sous ma présidence (*), des sept inspecteurs généraux du contrôle des chemins de fer, d'un ingénieur en chef des ponts et chaussées, en qualité de secrétaire, et de deux ingénieurs des mines, secrétaires-adjoints. Quoique le but principal annoncé de l'enquête ait été de chercher les moyens d'empêcher le retour, sur les lignes exploitées « à voie unique », d'accidents analogues à celui qui venait d'émouvoir si profondément le sentiment public, la commission a pensé que, pour répondre aux intentions du ministre, elle devait donner à ses investigations le développement le plus complet, et comprendre dans son étude tout ce qui pouvait intéresser la sécurité de l'exploitation des chemins de fer : la voie, le matériel roulant et l'exploitation proprement dite. C'est dans cet ordre d'idées que le « questionnaire » destiné à être adressé aux compagnies françaises et étrangères et aux principaux ingénieurs de chemins de fer, a été préparé et rédigé par M. Vicaire, l'un des secrétaires-adjoints, avec une méthode et un ordre qui ont beaucoup facilité notre travail. Discuté et approuvé en séance du 16 octobre, ce questionnaire a (*) Voici les noms de ses membres : MM. Guillebot de Nerville, inspecteur général des mines do i'e classe, président ; Cacarrié, Meissonnier, Tournaire, inspecteurs généraux des mines, directeurs du contrôle de l'exploitation dos chemins de 1er; Quilliard, Rousselle, Brame, inspecteurs généraux des ponts et chaussées, directeurs du contrôle de l'exploitation des chemins de fer; Collignon, ingénieur en chef des ponts et chaussées, inspecteur de l'école des ponts et chaussées, secrétaire ; Vicaire, ingénieur des mines, professeur du cours de chemins do fer à l'école des mines, et Ledoux, ingénieur des mines, attaché au contrôle des chemins de fer P;iris-Lyon-Mèditerrané«, secrétaires-adjoints.

CHEMINS

DE

FER.

été soumis à l'approbation du ministre et, après cette sanction, il a été imprimé à 5oo exemplaires et distribué le i5 novembre 1879. Un avis au public annonçant l'ouverture de l'enquête, inséré dans tous les journaux dès les premiers jours de septembre, ne cessait d'ailleurs de nous attirer de nombreuses communications d'inventeurs, souvent sans intérêt sérieux, il est vrai, mais qui n'en ont pas moins été, de notre part, l'objet de l'examen le plus attentif. Le nombre total des inventions soumises ainsi à la commission, jusqu'à ce jour, a été de 218. M. Ledoux, ingénieur des mines, secrétaire-adjoint, a été chargé d'en préparer l'étude et de rédiger les rapports. Il s'est acquitté de cette tâche avec un zèle et une activité qu'on ne saurait trop louer. Le nombre des communications reconnues sans valeur a été de 98, soit un peu moins de la moitié de ce qui nous a été adressé directement ou transmis par le ministre. Les autres communications ont fait chacune l'objet d'un rapport plus ou moins étendu, et les auteurs de celles qui offraient le plus d'intérêt ont été admis à donner à la commission des explications verbales complémentaires. Ces communications, classées en cinq chapitres d'après la nature des inventions ou procédés qui s'y trouvent exposés, ont donné lieu à cent vingt rapports partiels dont les conclusions ont toutes été arrêtées en séance de la commission et dont l'ensemble forme le « rapport spécial sur les inventions » qui sera annexé à celui-ci et mis sous les yeux du ministre. La commission a en outre entendu, soit les inventeurs mêmes, soit les représentants d'un certain nombre d'inventeurs spéciaux, dont les systèmes, adoptés par les grandes compagnies et déjà sanctionnés par la pratique, se développent et se font de plus en plus apprécier. De ce nombre sont MM. Lartigue, Regnault et Jousselin, pour les appareils électriques appliqués aux signaux; Bailly, pour le frein Westinghouse; Hardy, pour le frein à vide; Achard, pour le frein électrique; Falkingham, pour les appareils d'enclenchement Saxby et Farmer. Je viens de citer les noms des principaux, presque des seuls inventeurs qui, depuis quelques années, aient apporté, par leurs appareils, à la sécurité de l'exploitation, un contingent nouveau et, pour quelques-uns, d'une importance hors ligne. En dehors des systèmes déjà connus et expérimentés en grand, la commission n'a trouvé parmi ceux qui lui ont été soumis qu'un très petit nomhre d'appareils assez étudiés pour mériter une mention ou une recommandation. Encore même faut-il ajouter qu'elle