Annales des Mines (1879, série 7, volume 8, partie administrative) [Image 17]

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JURISPRUDENCE.

JURISPRUDENCE.

rendue nécessaire, soit par les recherches opérées à la superficie,

dans cette zone On l'avait soutenu. Et il faut dire que la rédac-

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soit par les besoins de l'exploitation elle-même. Le législateur de 1810

a été appelé à déterminer à quelles conditions le propriétaire

de la mine pourrait occuper la surface pour ses travaux extérieurs. Établissant une distinction, imposée par la nature des choses, entre les parcelles de terre simplement livrées à la culture et

tion de la loi de

1810

prêtait, à ce sujet, à une équivoque; l'hono -

rable M. Bernard aurait pu, tout à l'heure,

vous

en citer les

termes et, en les rapprochant de la rédaction de la commission , il aurait constaté, je pense, que toute obscurité a disparu. L'article

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de la loi de

1810

disait, en effet : « Nulle permis-

celles qui sont occupées par des constructions, il a voulu que les

sion, etc., sans le consentement formel du propriétaire de la sur-

maisons d'habitation reçussent une protection intérieure, qui ne

face, etc. »

permît pas aux concessionnaires de la mine de venir s'installer

Quel était ce « propriétaire de la surface » dont l'autorisation

dans les cours, les jardins, les enclos attenant à un logis; et, de

était requise? Celui de la maison d'habitation ou bien, au con-

plus, il a jugé que, dans l'intérêt de ce que le rapporteur de la loi

traire, celui du terrain qui l'entourait?

de

La commission a résolu la question dans le sens le plus favorable à la propriété du dessus.

1810

appelait « les jouissances domestiques », il était néces-

saire de créer, à l'extérieur, une véritable zone de protection. Des critiques nombreuses ont été élevées de divers côtés, pendant le demi-siècle écoulé depuis

1810,

au sujet de l'application

Et, pour rendre la rédaction que M. Bernard critiquait tout à l'heure aussi claire que possible, nous avons substitué à ces mots :

qui avait déterminé à quelles règles cette zone de

« sans le consentement formel des propriétaires de la surface »,

protection serait soumise. Le gouvernement et la commission se sont efforcés d'accueillir

ces autres expressions : « sans le consentement des propriétaires de ces habitations ».

de l'article

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les réclamations sérieuses, de remédier aux inconvénients graves,

Que notre honorable collègue veuille bien y réfléchir et il trou-

sans perdre de vue la conciliation qui a été l'esprit même de notre

vera que, quand nous vous proposons de décider que le proprié-

législation en matière démines.

taire de la mine ne pourra ouvrir de puits ou galeries dans un

Dans l'intérêt du propriétaire de la surface, la commission a

rayon de 5o mètres d'une habitation, sans le consentement du

tranché une première difficulté. On s'était demandé si les habita-

propriétaire de cette habitation, le concessionnaire n'aura pas à

tions appelées à jouir de la protection extérieure étaient seule-

s'adresser à plusieurs intéressés pour obtenir un consentement qui

ment celles qui existaient au. moment de la concession de la mine

n'est requis que d'un seul.

ou bien, au contraire, si la loi les garantissait toutes, au même titre, contre les entreprises des concessionnaires. La cour de cassation s'était prononcée d'une manière favorable

Sur ce point, vous penserez avec la commission, messieurs, que l'amendement proposé n'a pas de raison d'être. Après vous avoir indiqué les améliorations introduites dans

à toutes les habitations, à quelque époque que leur construction

l'ancien article

remontât; la commission a consacré cette jurisprudence, si con-

modifications projetées dans l'intérêt de la mine.

forme à la justice et à la raison. C'est qu'en effet le propriétaire de la surface, nonobstant la con-

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au profit de la surface, j'arrive maintenant aux

La commission crée une distinction importante entre les objets de diverse nature auxquels s'applique l'occupation de la surface.

cession de la mine, conserve tous les droits et les avantages qui

La loi de

étaient assurés à son domaine, et qu'on ne peut songer à établir,

la zone de

en effet, ne permettait de faire à la surface, dans

1810, 100

mètres, aucun travail utile. Elle défendait d'y éta-

dans tout le périmètre d'une concession, un véritable désert, pour

blir non-seulement des sondages, des puits ou galeries, mais des

employer l'expression pittoresque de M. Dupin.

machines ou des magasins, alors que, même à l'intérieur des villes,

La commission est d'accord, sur ce point, avec l'honorable M. Bernard. Une seconde difficulté a été tranchée dans le même sens.

machines et magasins auraient pu être placés librement, à la seule condition d'observer les règlements généraux. Nous avons supprimé, dans l'article 11, tout ce qui constituait,

Fallait-il, pour interdire l'accès au propriétaire de la mine dans

pour l'industrie, une gêne inutile. Notre honorable contradicteur

la zone protectrice ainsi créée, que le propriétaire de la maison

a bien voulu reconnaître l'amélioration introduite sur ce point par

d'habitation fût en même temps propriétaire du terrain compris

le projet. DÎCRETS,

1879.

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