Annales des Mines (1876, série 7, volume 5, partie administrative) [Image 16]

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AMÉLIORATION DE

LA

CONDITION

DES

OUVRIERS

DANS LES ÉTABLISSEMENTS MINIERS

autres mines, la prime n'était plus que de 70 th. (262 ,5o) à 100 th.(375 fr.), et l'avance que de 200 th. (j5o iï.) Pour faciliter davantage l'établissement des ouvriers sur certains points, l'administration des mines acheta en i855 diverses parcelles de terrain enclavées dans les forêts, et les échangea avec l'administration forestière contre des parcelles boisées qu'elle' vendait ensuite aux mineurs pour les défricher et y bâtir. De 1855 à 186Z1, 1.000 morgen (a55 hect. 32 ares) de terrain devinrent ainsi la propriété de la société ouvrière de Saarbriicken, et servirent à l'établissement de nombreuses colonies de mineurs. Le sol acquis;; de cette manière fut divisé en parts de 1/2 morgen (i2areV/6) d'é-S tendue, dont une moitié était réservée à la maison et à un jardin, et l'autre moitié devait être mise en culture; la première moitié ne fut cédée que contre payement au comptant; la seconde moitié était provisoirement donnée en fermage, en laissant d'ailleurs à l'ouvrier la liberté d'acheter le tout en même temps. Le prix du terrain à construire fut fixé aussi bas que le permettaient les intérêts de la caisse et la condition de ne pas subir de pertes. Mais on remarqua bientôt que les ouvriers s'établissaient beaucoup plus volontiers à proximité des villages existants, et que les communes elles-mêmes étaient peu favorables à la création de colonies sur les terrains forestiers compris dans leur territoire; il fallut, en i858, pour lutter contre ces obstacles, porter le chiffre maximum des primes à 200 th. (750 f.) et celui des avances àZioo th. (i.5oo f.). On décida de plus, en 1860, que les primes et les avances ne seraient données qu'à ceux qui construiraient sûr les terrains appartenant aux caisses ouvrières; on concéda cependant en i86i, que des primes de 25o th. (g57f,5o) à 5oo th. (1.125 fr.), seraient également payées pour les maisons établies en dehors des colonies, mais à moins de 5oo ruthen (i.S84 mèt.) des mines royales. Enfin l'administration forestière donna l'autorisation de construire jusqu'à une distance de 20 ruthen (70m,36) des lisières de forêts. D'autre part, un décret du 8 octobre i865 autorisa les caisses de l'État à faire des avances sans intérêts pouvant s'élever jusqu'au chiffre de Uoo th. (i.5oo fr.), et remboursables par annuités de 12,5 p. 100. Ces avances, qui n'étaient d'abord applicables qu'aux constructions en dehors des colonies, furent étendues aux maisons des colonies à partir de 1867. Grâce à ces conditions favorables, on vit s'élever, de 1865 à 1871, 903 maisons de mineurs. En 1875, le maximum des avances a été élevé à 5oo th. (1.875 f.) et la valeur des annuités pour le remboursement abaissée à 10 p. 100. Parmi les clauses actuellement en vigueur, il y a lieu de r

DE

LA

PRUSSE.

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ter que les membres constitués de l'association ouvrière ont seuls droit aux avances et aux primes qui viennent d'être indicées; les mineurs qui ont touché la prime sont tenus pendant les §Ëx premières années de faire assurer la maison contre l'incendie, die l'habiter eux-mêmes et de ne louer qu'à des ouvriers des mines Hfe logements dont ils peuvent disposer. Les prêts ne sont faits (S'une fois la construction commencée, et au fur et à mesure de sir» avancement.

J^es

résultats obtenus jusqu'ici, de 18Û2 à la fin de 187Z1, sont les suivants: 5.7/12 maisons ont été construites, dont 1.126 dans les colonies, et le reste dans d'autres localités. Pour 2.060, les prêts ont été faits avec intérêts, par la caisse de la société ouvrière ; pour i.khk, les caisses de l'État ont avancé de l'argent sans intérêt; enfin 255 ont été bâties sans prêts ni avances. tratics.

La caisse

do

l'association ouvrière a prêté

2.577.010,93

L'État a avancé

2.371.312,50

Les primes se sont élevées à

3.029.8G8.75

1l&" Construction de maisons pour les ouvriers. — La difficulté qu'éprouvaient souvent les mineurs venus de loin à remplir dès leur arrivée les conditions et les formalités nécessaires pour obtenir des avances a conduit l'administration des mines à construire sur les fonds de l'État, indépendamment des maisons-dortoirs, des maisons d'ouvriers où les nouveaux venus peuvent s'installer, dès leur arrivée, avec leurs familles. On a élevé jusqu'ici 5S maisons dites maisons doubles, ou 76 maisons simples, pour le prix de 82.000 th. (307.5oo fr.). Une maison simple renferme deslogements pour une famille et trois ou quatre célibataires. Le prix de location en est ordinairement fixé à 3th. 1/2 (i3f,i2) par mois; on n'a pas voulu l'abaisser trop, de peur de détourner les ouvriers de s'établir pour leur compte personnel. s

%). Carrières de calcaire de Rûdersdorf. — Ces carrières appartiennent en commun à l'État et à la ville de Berlin. On y avait construit, en i863, deux maisons renfermant chacune des logements pour deux familles et deux célibataires, qui devaient servir de modèles aux ouvriers disposés à construire pour leur propre compte. On se proposait d'adopter le système des primes et des avances. La pierre et la chaux étant cédées au prix coûtant par l'administration des carrières, chaque maison devait coûter 1.200 th. (û.5oofr.); le terrain devait être cédé gratuitement ; les primes étaient fixées à 5oo th. (1.125 fr.) ; la caisse ouvrière