Annales des Mines (1876, série 7, volume 5, partie administrative) [Image 11]

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AMÉLIORATION DE

LA CONDITION

DES

OUVRIERS DANS LES

Le travail qui va suivre repose sur des documents officiels; la première partie comprend l'indication des mesures prises dans les mines, usines et salines de l'État, comme assistance indirecte et comme assistance directe, pour augmenter le bien-être matériel et moral des ouvriers ; la seconde partie, disposée dans le même ordre, se rapporte aux établissements privés.

PREMIÈRE

MINES,

PARTIE.

USINES ET SALINES DE L'ÉTAT.

I. — Assistance indirecte de l'État. i° SALAIRES ET DURÉE DU TRAVAIL. — On a dû se préoccuper avant tout de maintenir les salaires en rapport avec la valeur toujours croissante des objets nécessaires à la vie : on s'est efforcé d'y arriver dans les établissements de l'État, sans attendre pour le faire les réclamations des ouvriers. On a, en outre, autant que possible, tâché de supprimer le travail de nuit et le travail du dimanche. Enfin, quand cela se peut, le travail est donné à la tâche, afin de permettre aux ouvriers d'augmenter leur salaire dans la mesure de leurs forces.

Ainsi, dans la houillère Konig, qui appartient à l'État, en Haute Silésie, le salaire des mineurs a été augmenté, de i863 à i8 4, de 7 121,82 p. 100, et celui des rouleurs de i23,g5 p. 100. En outre, depuis 1871, les postes de jour et de nuit de dix à douze heures ont été remplacés par un poste du matin, de sept heures, et le travail de nuit a complètement disparu. Dans les mines de Saarbrûcken, le salaire net moyen par homme et par poste s'est élevé : pour l'abatage du charbon et les autres r r r travaux à la tâche, de 3 , 6 en i865 à 5 ,64 en 1871, 4 ,56 en 0 1875 et /i',6i en 187/1; pour le boisage et autres travaux accessoires, de 2f,A8 à 3',o5, puis 3f,65 et 3f,72 pour les mêmes années. Depuis longtemps, dans les mines de Saarbrûcken, les travaux souterrains ne se font que par postes de huit heures. On ne pouvait songer à réduire cette durée, les ouvriers demandant souvent, au contraire, quand ils sont à la tâche, à prolonger leur temps de

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ÉTABLISSEMENTS

MINIERS. DE

LA

PRUSSE.

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Itravail. Près de go p. 100 du nombre total des ouvriers employés faux mines de Saarbrûcken sont payés à la tâche, Le prix est réglé Ipar des enchères trimestrielles pour la plus grande partie des travaux ; cependant, dans quelques cas, lorsqu'il n'y a pas d'offres ^acceptables, la direction de la mine fixe elle-même un chiffre, '■'qui est alors maintenu invariable. | Dans les mines de plomb et d'argent de l'Oberharz, les postes sont également de huit heures; dans les fonderies d'argent de ÏÉtat, il y avait encore jusqu'à ces derniers temps des postes de Idngt-quatre heures, mais les ouvriers ont reconnu que des postes §>luscourts, dehuità douze heures, étaient, aupoint de vue de leur santé, infiniment préférables. De 186- à i875, le salaire net moyen ■par homme et par an a été porté de 5gg',go à 836r,76, soit 3g,/ig 7 h. 100 d'augmentation, pour les ouvriers des mines, et de 556',25 àGoSr,75, soit i3,52 p. 100 d'augmentation, pour les ouvriers des usines. | Dans les autres établissements de l'État, la durée normale du âravail est, au plus, de dix heures; dans les salines de Stassfurt, les ■nines de lignite d'Eggersdorf et de Lôderburg et les carrières de ■alcaire de lîûdersdorf, on ne travaille d'ordinaire, et notamment ma hiver, que huit et dix heures par jour. r I A Stassfurt, le salaire net moyen, qui était en 1870 de 5 ,6i pour f r lin mineur, de 2 ,65 pour un rouleur, et de i ,77 pour un gamin, S'était élevé en i875, respectivement, à /ir,6/i, 3',62 et 2f,n. I A Uûdersdorf, le gain journalier d'un ouvrier à la tâche, qui était en moyenne de 2',5g en 1869, était devenu de 5',75 en 187/1, soit près de 5o p. 100 d'augmentation : dans ces carrières, un salaire journalier de Zi',25 à 5f,Ô7 par poste de huit ou de dix heures |ffa rien d'extraordinaire, et les ouvriers employés à des travaux difficiles ou dangereux gagnent plus encore. En général, l'année 187/1 a été marquée par un arrêt dans la ■marche croissante des salaires; on espère en 1S75 voir diminuer lté prix de revient, par suite d'une augmentation delà production moyenne par ouvrier, production qui avait été en décroissant les |&nnées précédentes.

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i a" SOCIÉTÉS OUVRIÈRES. — Tandis que d'un côté on cherchait à Séduire les accidents et les causes de maladie en prenant des employés soigneux, instruisant les ouvriers, réduisant le travail de nuit, etc., on s'occupait en même temps de procurer des secours suffisants aux ouvriers malades ou atteints par des accidents. Les sociétés ouvrières instituées dans ce but dans les mines et les