Annales des Mines (1870, série 6, volume 9, partie administrative) [Image 144]

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ENQUETE

OFFICIELLE

SUR

LA

CONDITION DES

OUVRIERS

draient au besoin l'enseignement des premiers éléments pour ceux qui n'auraient pu les acquérir enfants, et, en tous cas, celui dos principes sur lesquels est basée notre organisation sociale et de ceux auxquels l'bomme doit soumettre sa conduite. Ce qu'il faudrait encore, ce sont des cours où, par la yoie d'encouragement, si cela était nécessaire, on appellerait la jeune fille à venir apprendre les devoirs de la mère de famille, les soins et même les travaux qui incombent à la femme déménage. Dans celte voie de l'éducation domestique, morale et politique de l'ouvrier, tout est encore à faire et c'est cependant celle où il faut le conduire, si l'on veut en faire un bomme rangé, vertueux, économe, comprenant les nécessités sociales et ayant le respect de l'ordre établi

DANS LES

MINES

ET

USINES

DE BELGIQUE.

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centres de ses populations ouvrières, à Forchies et à Monceau. Elle a de plus, à Forchies, une école pour les filles, qui compte plus de 3oo élèves, et à Monceau, une école pour les garçons, qui est fréquentée par 200 enfants de l'âge de cinq à quatorze ans. Dans le bassin de Liège, la société d'Ougrée a accordé, en 1868,

i5o francs à l'école industrielle de Seraing, et 600 francs à une école d'adultes; elle a prélevé, en faveur du même établissement, une somme égale sur les bénéfices du magasin de denrées alimentaires. La société de la Vieille-Montagne a alloué un subside extraordinaire de 20.000 francs et un terrain pour l'école primaire de Moresnet; la subvention annuelle est de 4.200 francs. La société

La situation actuelle peut, du reste, se résumer comme il suit : des écoles primaires dans toutes les communes, mais qui ne sont fréquentées que par une moitié, tout au plus, des enfants des ouvriers mineurs et d'usines, et jusqu'à l'âge de 12 ans seulement; des écoles d'adultes, mais en nombre très-insuffisant et qui sont peu suivies par les ouvriers dont nous nous occupons; enfin manque presque absolu d'écoles gardiennes, dominicales et professionnelles. » H

Les communes ont fait de grands efforts en faveur de l'instruction primaire; les sociétés charbonnières y ont contribué. En 1868, d'après le l'apport annuel de la caisse de prévoyance de Mons, six sociétés ont participé aux frais d'instruction des enfants d'ouvrier?, pour une somme de 12.744 francs. La commission administrative de la caisse de prévoyance de Charleroi indique, pour les charbonnages de cette région, les dépenses suivantes en faveur de l'instruction : par les exploitants,

4.961

francs; par la caisse, 4.846 francs; la rétribution moyenne,

par élève et par mois, a été de o',45. Comme ces dépenses sont principalement relatives aux écoles gardiennes ou salles d'asile, il n'est pas inutile de remarquer que les exploitants en font de plus grandes encore pour .l'établissement ou l'entretien des locaux. La moyenne des subsides accordés par la caisse de Charleroi, de 1857 à 1868, n'a pas dépassé 5.6oo francs annuellement, et le nombre des sociétés qui les ont obtenus a été de iU seulement, par année, sur 5o dont se compose l'association. L'assemblée générale, tenue le 8 avril 1869, a mis, pour cette année, à la disposition du comité une somme de i5.ooo francs, avec faculté d'en étendre le bénéfice aux écoles d'adultes; mais toute société ou tout exploitant qui fait une demande à cet égard, est tenu d'affecter à la même destination, sur ses propres deniers, une somme au moins

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du Bleyberg intervient dans la construction actuelle d'une école d'adultes par l'État, en fournissant le terrain et un subside de 6.000 francs; celle de Schlessin subvient, pour les trois quarts, aux frais d'entretien des diverses écoles locales. « L'enseignement professionnel, qui manquait complètement au Borinage, vient d'y être organisé sous l'impulsion de M. l'inspecteur général Jocbams. Deux écoles ayant pour but de former, pour les différentes industries, de bons contre maîtres et de bons ouvriers, et surtout des porions, des machinistes et des chauffeurs capables d'exercer leur profession avec intelligence, ont été fondées, l'une à Pâturages, l'aulre à Saint-Gbislain. « Elles comprennent deux sections : l'une des cours du soir, l'autre des cours du dimanche. Dans ces cours, on enseigne les éléments de la langue française, le calcul et les éléments de la comptabilité, la géométrie pratique, des notions de physique el de chimie générale, la mécanique industrielle, l'exploitation des mines, le dessin et ses applications. « En présence des vives sympathies qui entourent ces institutions, leur succès ne peut être douteux. Déjà l'école de Saint Ghislain est fréquentée par 60 élèves, savoir: 25 pour les leçons du dimanche et 35 pour les leçons du soir. Parmi ces derniers, 12 se sont fait inscrire pour suivre non-seulement les cours de la semaine, mais encore ceux du dimanche. Quant à celle de Pâturages, i56 inscriptions ont été prises, dont 55 pour des cours du dimanche et 101 pour les cours de la semaine. « Le denier rapport de la caisse de prévoyance, d'où nous extrayons ces lignes, engage les sociélés qui se trouvent en position de le faire, à accorder aux élèves de ces écoles, avec certaines indemnités de déplacement, des primes pour l'obtention des brevets de capacité : ainsi l'élève porion ou le porion qui parviendrait à obtenir le brevet de capacité avec grande distinction recevrait 100 francs; celui avec distinction, 7» francs, et celui d'une manière satisfaisante, 5o francs. Faisons des vœux pour que cet appel soit entendu : ces sommes pourraient être distribuées en livrets de la caisse d'épargne. »

égale au montant de la subvention de la caisse de prévoyance. Dans le centre du Hainaut, l'administration de Monceau-Fontaine

Il est curieux d'opposer à ces renseignements, qui semblent

a établi des écoles gardiennes, depuis 1855, dans les principaux

annoncer une institution prospère, même dès ses débuts, l'opinion